Agatha Christie

Ils étaient dix

Scénario : Pascal Davoz
Dessins et couleurs : Callixte

Paquet, collection Agatha Christie

N'en resta plus...du tout !

En 1939, quand Agatha Christie écrit ce roman, publié à l'origine en français sous le titre Dix petits nègres, elle ne sait pas encore qu'elle va marquer à jamais l'histoire de la littérature. Ce livre deviendra en effet le plus vendu de sa carrière, une intrigue intemporelle et formidable qui ménage le suspense jusqu'aux dernières lignes. Il contribuera à établir la réputation de l'autrice en tant que reine du crime.

Avec le choix de donner au roman dans sa traduction française le même titre que dans les versions anglaise et américaine, on a beaucoup parlé récemment de Ils étaient dix qui compte parmi les ouvrages les plus célèbres d'Agatha Christie. Un petit événement qui coïncidait aussi avec le centième anniversaire de la parution de son premier roman La Mystérieuse Affaire de styles. Un anniversaire pour lequel les éditions Paquet ont choisi de publier les adaptations en BD de ces deux livres.

Ils étaient dix, immensément connu, est devenu LE classique du roman à énigmes. C'est dire si sa mutation au format album pouvait s'avérer périlleuse. Jusqu'à maintenant, cependant, la collection que consacre l'éditeur à la reine du crime nous a rarement déçu et ce n'est certainement pas le cas avec ce nouvel opus. Respectueux de l'oeuvre originale, Pascal Davoz en tire l'essentiel pour une synthèse réussie. Son scénario est efficace, rythmé par...les disparitions des protagonistes et les allusions à la fameuse comptine. Et surtout l'auteur parvient à maîtriser le volume du texte, évitant ainsi d'étouffer le suspense de ce huis-clos.

Callixte, de son côté, avait déjà mis en images Mort sur le Nil (scén. Isabelle Bottier), un autre pilier de l'oeuvre de la romancière. Le dessinateur se surpasse dans ce nouvel album. Son trait réaliste réaliste élégant caractérise fort bien les dix acteurs de l'intrigue et restitue le luxe de la magnifique propriété de l'île du Soldat dans laquelle se déroule l'action. On s'attardera d'ailleurs avec beaucoup de plaisir sur les décors particulièrement riches et détaillés.

Pour une question de délai, et afin de pouvoir respecter la date anniversaire de La Mystérieuse Affaire de styles, le dessin de l'épilogue de Ils étaient dix  a été confié à Georges Van Linthout. A la lecture, le changement s'effectue en douceur, puisque ce dernier respecte le character design effectué par Callixte et que, de plus, l'épilogue intervient un an après l'arc narratif principal. Les couleurs de Callixte renforcent également l'homogénéité de l'ensemble.

A l'arrivée, on tient d'ailleurs peut-être là, jusqu'à maintenant, le meilleur album de la série ! Quand on dit que les classiques de la littérature sont intemporels...