Le jour où...

Tome 5 : Le jour où la nuit s'est levée

Scénario : BeKa
Dessins : Marko
Couleurs : Maëla Cosson

Bamboo édition

Veillée d'enfance(s)

L’hiver, en fin de journée… Une tempête de froid et de neige s’abat sur Paris, bloquant plusieurs personnes dans la librairie de Clémentine. Dont Guillaume et Naori, maintenant installés dans la capitale, ainsi que Chantal l’écrivaine. Cette bulle de temps imprévue sera l’occasion pour chacun de faire remonter ses souvenirs d’enfance...

Qui n'a pas rêvé de passer une nuit dans une librairie ? Seulement voilà, quand c'est à cause d'une tempête de neige, c'est peut-être moins agréable, et quand cela intervient dans un album de la série Le jour où... on se doute que ce n'est pas anodin. Caroline Roque et Bertrand Escaich (BeKa) profitent en effet de ces circonstances météorologiques défavorables pour provoquer la rencontre de plusieurs personnages des tomes précédents dans la librairie de Clémentine.

Au cours d'une longue nuit, à la lumière des bougies, chacun se penche sur son enfance et les traces que celle-ci lui a laissée à l'âge adulte. Notre enfant intérieur n'est pas toujours joyeux. En effet, de nombreux faits de notre enfance, fréquemment liés à la relation avec nos parents, ou induits par ces derniers, conditionnent notre vie, nos choix, nos comportements à l'âge adulte. Chaque personnage de Le jour où la nuit s'est levée en vient ainsi à se confier sur son histoire, son enfance et ses blessures.

Une fois de plus, les BeKa traitent leur sujet avec beaucoup d'intelligence et de délicatesse, et même si  ce qui y est abordé se révèle parfois fort sombre, c'est tout en douceur que l'histoire se déroule et que le lecteur, à sa façon, est convié à participer à cette veillée particulière. Il  y a d'ailleurs de fortes chances qu'il reconnaisse un peu de lui à travers les exemples mis en lumière, même si chaque vécu, à l'instar de chaque individu, est unique. 

Le trait harmonieux de Marko répond fort joliment au scénario en restituant, notamment, les étonnements ou la fragilité des personnages. On appréciera aussi ses décors détaillés, et surtout celui de la librairie qui prend peu à peu des allures de cocon chaleureux, hors du temps, et  dans lequel chacun peut (enfin) s'exprimer. Les couleurs de Maëla Cosson viennent renforcer cette sensation, après les lumières froides de la tempête de neige.

Et quand le jour se lève, les a priori que certains lecteurs auraient pu avoir quant  à un message new age ou développement personnel se seront dissipés. Parce que Le jour où la nuit s'est levée parle de la vie, tout simplement, qu'il le fait bien et que c'est beau !