
La venin
Tome 3 : Entrailles
Scénario et dessins : Laurent Astier
Couleurs : Stéphane Astier
Rue de Sèvres
La fille de Liberty
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1900, Oil Town dans l’Ohio. Sur ces terres crasseuses mélangées aux hydrocarbures, tout le monde travaille de près à faire couler l’or noir. C’est ici qu’arrive Emily accompagnée de la petite Claire et de Susan, une femme secourue sur son chemin. Désormais, elle sera Mary Mc Cartney, la nouvelle institutrice. Ainsi, elle croit pouvoir approcher sa nouvelle cible. Mais l'effet de surprise fonctionnera-t-il encore cette fois !?
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Emily poursuit son périple vengeur dans une Amérique au tournant du XXe S. Toujours suivie par les agents de Pinkerton, des chasseurs de primes, l'éclaireur indien et un mystérieux agent du gouvernement, elle a cette fois affaire au Ku Klux Klan en Alabama, avant de gagner Oil Town au bord d'une révolte ouvrière. C'est là que se trouve sa nouvelle cible.
Laurent Astier nous fait suivre cet itinéraire semé d'embûches au plus près. L'objectif d'Emily est déjà, en soi, à haut risque mais les dangers et difficultés se multiplient sur son chemin. De nombreux flash-backs parsèment ce tome 3 et nous éclairent sur certains apects du passé de l'héroïne, éléments qui ont notamment forgé son caractère bien trempé et sa tenacité. Mais surtout, peu à peu, par petites touches, on sent qu'Emily n'est pas la seule à conduire sa quête, et on referme même l'album avec le sentiment qu'elle n'est qu'un outil aux mains de forces qui la dépassent, attentives à la progression de sa mission.
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Entrailles, de ce côté, nous livre quelques éléments importants du puzzle, ainsi qu'une fameuse surprise...familiale ! Laurent Astier signe un troisième volet au rythme soutenu et au scénario remarquablement bien construit.
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Situer son récit dans les années qui font entrer les Etats-Unis dans l'ère moderne lui ouvre d'autres possibilités que celles du pur wild west et La venin acquiert ainsi une dimension différente...sans y perdre sa rage ! Seul (très) léger bémol, le personnage de Susan, afro-américaine chanteuse de blues est un rien cliché. Mais il amène un sourire dans une histoire dominée par la colère !
Le dessin est soigné et l'auteur ne recule pas devant les difficultés, ce qui donne lieu à quelques scènes spectaculaires. On soulignera aussi le soin apporté aux décors, notamment aux bâtiments, probablement basés sur une solide documentation. Un effet amplifié par les quelques pages du journal d'Emily qui complètent l'album, illustrées de documents d'époque. Entrailles confirme les qualités de la série.