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Mademoiselle J. - Tome 2 : 1938 - je ne me marierai jamais, par Yves Sente, Laurent Verron (Dupuis)

Mademoiselle J.

Tome 2 : 1938 - je ne me marierai jamais

Scénario : Yves Sente
Dessins : Laurent Verron
Couleurs : Isabelle Rabarot

Dupuis

Juliette, reporter...

En 1937, la fille du patron de la Compagnie Générale Transatlantique, Juliette, a 22 ans, son diplôme en poche, et s'apprête à tenter de devenir grand reporterSon père, qui a entretemps fondé sa propre compagnie de cargos, se voit proposer par Gustave Noirhomme, son associé, une offre difficile à refuser : Herr Von Riblach, homme de confiance de Hitler concernant la marine civile, voudrait entrer dans le capital de la Compagnie des Cinq Océans. Juliette, bien consciente des projets d'invasion des nazis, refuse tout net. Malgré les réticences machistes des rédacteurs en chef, Juliette n'abandonne pas son rêve de devenir grand reporter et le journal Horizon France lui donne l'occasion de montrer sa valeur...


Mademoiselle J. tome 1

Apparue dans Il s'appelait Ptirou, album imaginé initialement comme un one-shot, Juliette a tellement plu a ses créateurs Yves Sente et Laurent Verron qu'ils ont décidé de poursuivre son histoire dans une série intitulée Mademoiselle J. Réédité sous une nouvelle couverture, Il s'appelait Ptirou, se déroulant en 1929, devient le premier tome de Mademoiselle J. Je ne me marierai jamais, la nouveauté est donc bien le deuxième épisode des aventures de Juliette. La petite fille qui avait croisé la route de Ptirou a bien grandi et la jeune fille qu'elle est devenue, voulant gagner ses galons de reporter, découvre la préparation d'un étrange accord maritime destiné à permettre aux nazis de constituer un important stock de pétrole afin de mener la guerre.

L'histoire se déroule en 1938, en pleine montée du nazisme, alors qu'une exposition universelle, dominée par les pavillons allemands et soviétiques, se tient à Paris. La jeune femme devient le grain de sable qui risque de mettre à mal le plan projeté et son entrée dans l'âge adulte se déroulera douloureusement...

 

Yves Sente signe un récit prenant et développe la personnalité d'une héroïne fort attachante, en avance sur son temps. L'auteur fait évoluer son intrigue tout en décrivant de manière fort riche le contexte dans lequel elle se déroule.

Ainsi, plutôt qu'à une sorte de spin-off de l'univers de Spirou, c'est bien à un album de BD historique dont on prend plaisir à la lecture. Comme dans Il s'appelait Ptirou, le scénariste glisse quelques références aux pionniers de l'école de Marcinelle. On y retrouve l'Oncle Paul, quelques couvertures d'albums Dupuis et l'esprit de Ptirou guidant Juliette. En toute fin d'album on retrouve aussi un ancien steward nommé Robert...et une surprise dans un kiosque à journaux.

Laurent Verron anime une bien jolie héroïne d'un trait semi-réaliste soigné et élégant. La reconstitution du Paris de 1938 est précise et documentée et on ressent le solide travail de recherche effectué pour les costumes, décors, véhicules, tout comme la volonté de rendre hommage à un certain âge d'or du 9e Art. Cette impression est d'ailleurs renforcée par la palette de couleurs d' Isabelle Rabarot. 

Il s'appelait Ptirou avait été pour nous un gros coup de coeur. En faire le point de départ d'une série pouvait surprendre mais Je ne me marierai jamais, tome 2 de Mademoiselle J, n'est en rien décevant, bien au contraire !

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Pierre Burssens
16/11/2020