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Gravé dans le sable, par Jérôme Derache d'après Michel Bussi, Cédric Fernandez (Philéas)

Gravé dans le sable

Scénario : Jérôme Derache d'après Michel Bussi
Dessins et couleurs : Cédric Fernandez

Philéas

Le contrat fantôme

Quel est le prix d’une vie ? Pour Lucky, joueur ayant la chance du diable, la mort est un jeu comme un autre. Alors, en juin 1944, à la veille du débarquement en Normandie, il n’hésite pas à miser sa vie pour une hypothétique fortune. Lucky va perdre la vie, persuadé que sa sublime fiancée Alice Queen empochera la mise… Mais ce n’est que 20 ans après la mort de son amour qu’Alice va découvrir des bribes de vérité… Et encore, comment le prouver ? De la Normandie aux États-Unis, Alice se lance en quête du rétablissement de la mémoire de son homme… au risque de réveiller les démons du passé. 

Deuxième auteur français le plus lu en 2019, Michel Bussi intéresse décidément le petit monde de la BD. En effet, après l'adaptation de Mourir sur Seine par Gaët's et Salvo (petit à petit) et des Nymphéas noirs par Fred Duval et Didier Cassegrain (Aire Libre/Dupuis), Gravé dans le sable est cette fois l'une des premières publications de la nouvelle maison d'édition Philéas. Pourtant les romans de Michel Bussi, constuits sur des intrigues à tiroir et généralement assez avares de scènes d'action doivent être complexes à plier au format BD.

Jérôme Derache, admirateur de l'écrivain, se livre à cet exercice délicat en nous faisant (re)découvrir son tout premier roman, initialement paru en 2007 sous le titre d'Omaha crimes. Le scénariste parvient à ramener les 480 pages du roman à 120 planches, tout en conservant les principaux éléments d'un récit qui se déroule sur une période de cinquante ans.

Gravé dans le sable demande cependant une lecture attentive afin de comprendre pleinement la construction de l'histoire imaginée par Michel Bussi qui y multiplie les fausses pistes et les retournements de situation jusqu'à un dénouement inattendu.

Cédric Fernandez prête à ce récit son trait réaliste classique que l'on aimerait un rien plus incisif. Le dessinateur peine en effet parfois à restituer en images la dimension tragique de tel ou tel passage à cause de personnages un peu trop lisses ou insuffisamment expressifs. L'ensemble assure cependant un moment de lecture agréable et mérite aussi de titiller la curiosité du très vaste lectorat de l'écrivain.

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Pierre Burssens
04/12/2020