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Nottingham - Tome 1/3 : La rançon du roi, par Vincent Brugeas & Emmanuel Herzet, Benoît Dellac (Le Lombard)

Nottingham

Tome 1/3 : La rançon du roi

Scénario : Vincent Brugeas & Emmanuel Herzet
Dessins : Benoît Dellac
Couleurs : Denis Bechu

Le Lombard

L'esprit de la forêt

Les légendes se doivent d'être simples. Tout héros a une identité secrète. Tout héros a un ennemi juré à affronter. Pour Robin des Bois, rien ne sera simple : il est aussi le shérif de Nottingham.

L'histoire de Robin des Bois a déjà donné lieu à de multiples adaptations, au cinéma ou en BD. Mais jamais le personnage n'avait été envisagé comme étant le shérif de Nottingham. C'est le choix audacieux opéré par Emmanuel Herzet et Vincent Brugeas pour Nottingham, triptyque dont la parution est prévue en deux ans, dont on découvre le premier volet : la rançon du roi

Et on n'est pas déçu. En effet, les deux scénaristes recréent, à leur manière, les origines du mythe, en le resituant historiquement de manière assez précise, et surtout en éclairant le lecteur sur le rôle du shérif (on n'est pas dans un western !), finalement très peu évoqué jusqu'ici.

William, shérif de Nottingham, se retrouve pris entre deux feux, contraint de lever des taxes afin de financer l'accession au trône du prince Jean alors que Richard (dit coeur de lion), souverain légitime, est emprisonné à l'étranger. Et puis il y a Marianne, le jeune et jolie châtelaine saxonne... 

Pas (encore) de Robin des Bois dans cet album, mais un esprit de la forêt et une bande de braconniers y vivant sous l'autorité d'une vieille sorcière, Scarlett. Un personnage étonnant et attachant dont la confrontation avec Marianne, en début d'album, et les explications qui vont avec, constituent assurément un des bons moments de La rançon du roi.

Benoît Dellac n'en est pas à sa première incursion graphique au moyen-âge et apporte à Nottingham tout le souffle que l'on peut attendre d'une telle aventure. Son dessin réaliste s'avère particulièrement efficace et l'auteur n'hésite pas à amplifier ses aspects les plus spectaculaires en le tirant parfois -dans ses choix d'angles de vue ou de mise en page- du côté de certains comics ou de la saga vidéoludique Assassin's creedSeul léger bémol, le recours systématique à des personnages encapuchonnés lors des scènes d'action peut, au pire, provoquer une certaine confusion. Pour notre part, nous avons particulièrement apprécié le traitement des flash-backs, pour lesquels le dessinateur conserve ses cases crayonnées. 

Vous pensiez connaître Robin des Bois ? N'en soyez si sûrs si vous n'avez pas (encore) lu Nottingham !

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Pierre Burssens
22/01/2021