Créatures
Tome 1 : La ville qui ne dort jamais
Scénario : Betbeder
Dessins et couleurs : Djief
Dupuis
Après la grande nuit...
New York, dans un futur proche mais apocalyptique... Le chaos règne et la brume fait apparaître des créatures terrifiantes. Les adultes sont sous l'influence d'une entité monstrueuse et les enfants doivent s'organiser pour survivre. Comment le monde en est-il arrivé là ? Que sont ces créatures ? Que veulent-elles ? Peut-on vaincre ces monstruosités ?
Pas le temps de souffler avec le premier tome de cette nouvelle série signée Betbeder et Djief. En effet, dès la première séquence, les auteurs nous plongent dans l'action... Les réponses aux nombreuses questions que l'on ne manque pas de se poser ne sont distillées qu'au compte-gouttes tout au long des 72 pages, un format généreux, soulignons-le, pour un album traditionnel. Et des réponses, le lecteur en attend encore beaucoup en refermant La ville qui ne dort jamais. En effet, quelle est cette grande nuit qui a dévasté à ce point New York ? Qui sont ces créatures qui semblent diriger les adultes dénués de toute conscience et de toute volonté ?
Des enfants et adolescents tentent de se regrouper pour survivre dans cet univers dangereux, et c'est essentiellement sur la rencontre de Vanille, son petit frère Minus doté d'un utile pouvoir mental et de la petite bande de la taupe que porte cet épisode. On y croise aussi Gros taré, un mystérieux vieillard plongé dans ses livres, à la recherche d'une solution, d'un remède à ce chaos devenu la norme...
On pense évidemment à Seuls, de Gazzoti et Vehlmann chez le même éditeur, mais Stéphane Betbeder, familier du fantastique et de la SF, inscrit son récit dans un registre nettement plus horrifique, rappelant aussi certaines séries télé sans toutefois perdre de vue qu'il est destiné à un public familial.
Le dessin de Djief répond également à cette préoccupation, donne corps à des personnages attachants et les fait évoluer dans des décors dévastés fort impressionnants.
Le sort réservé à Vanille et son frère en fin d'album n'est guère rassurant, moins encore quand il est suivi d'une référence à l'oeuvre de l'écrivain H.P. Lovecraft (revenu décidément très à la mode depuis quelques années). De quoi entretenir le suspense jusqu'au prochain épisode, déjà en cours de prépublication dans l'hebdomadaire Spirou.