Monsieur Vadim
Tome 1/2 : Arthrose, crime et crustacés
Scénario : Gihef
Dessins : Morgann Tanco
Couleurs : Cerise
Grand Angle
Le passé réveillé...
Légionnaire retraité et arthritique, Monsieur Vadim se retrouve sans ressource et à la rue du jour au lendemain. Un concours de circonstances l’amène à reprendre du service et à devenir homme de main pour le compte d’un caïd désireux de conquérir la French Riviera. Sous son innocente apparence de vieillard grabataire, il va s’avérer être une arme redoutable. Enfin, lorsque son arthrose ne lui joue pas des tours…
Il ne paie pas de mine, Monsieur Vadim, dans sa maison de retraite, jusqu'au jour où la papy, d'origine polonaise, se fait escroquer et où, par hasard, de vieux réflexes reviennent à la surface, avec tout son passé de...tireur d'élite à la Légion étrangère.
A partir de là, Vadim va se retrouver embarqué dans le panier de crabes des truands de la Côte d'Azur et dans une croisade personnelle pour assurer la sécurité et l'avenir de Sasha, son petit-fils.
Gihef nous fait rencontrer cet étonnant personnage auquel on s'attache rapidement, mélange de force (jusque-là) tranquille et de fragilité. Vadim va faire bouger les choses à sa façon, et s'il semble parfois dépassé, l'ancien soldat conserve des ressources insoupçonnées. Le scénario du premier tome de ce diptyque est bien construit, jouant sur un équilibre délicat entre émotion et action. En effet, la lecture inspire inévitablement de la compassion pour le papy flingueur, et on se rend compte que son combat contre son âge et son arthrose est au moins aussi périlleux que celui dans lequel il plonge progressivement.
Morgann Tanco, après avoir porté en images plusieurs adaptations de l'oeuvre de Marcel Pagnol chez le même éditeur, change de registre et d'époque mais pas de région. Son trait s'avère très efficace dans ce polar rythmé non dénué d'humour et offre, notamment, les gueules de l'emploi à la copieuse galerie de truands intervenant dans Arthrose, crime et crustacés.
Covid-19 oblige, les salles de cinéma sont fermées, mais Monsieur Vadim, en BD, a quelque chose de très cinématographique. Et cette première séance donne immanquablement envie d'acheter son billet pour la suivante...