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AKKAD, par Clarke (Le Lombard)

AKKAD

Scénario et dessins : Clarke
Couleurs : Mathieu Barthélémy

Le Lombard

Temps de guerre ou guerre temporelle ? 

Une invasion extraterrestre sème le chaos sur Terre. Les armes conventionnelles semblent inoffensives. Dans une tentative désespérée, le gouvernement américain expérimente un traitement chimique sur cinq adolescents. Objectif : augmenter leur intelligence jusqu'à un niveau surhumain. Ils pourront ensuite inventer l'arme qui nous sauvera tous. Sauf s'ils deviennent eux-mêmes incontrôlables…

Surtout connu du grand public pour les aventures de la charmante petite sorcière Mélusine (Dupuis), Clarke développe parallèlement, depuis quelques années, une création davantage tournée vers un public adulte et qui, par ses thématiques, sort souvent des sentiers battus. Avec AKKAD, l'auteur surprend à nouveau en signant un roman graphique de science-fiction, un genre qu'il n'avait pas pleinement abordé jusque-là.

Le scénario nous fait entrer très progressivement dans l'intrigue, et c'est peu à peu que l'on prend conscience des enjeux liés à la surprenante guerre en cours.

En effet, les envahisseurs, sortes d'énormes scarabées, semblent provenir d'un autre espace-temps, mais les territoires conquis par ceux-ci, les frozen zones, deviennent inaccessibles aux humains et le temps semble, en leur sein, se dérouler différemment du nôtre. Face à ces phénomènes, le professeur Kessler parvient à doter cinq adolescents (les AKKAD, nom composé à partir des initiales de leurs prénoms) d'une prodigieuse intelligence, la puissance de celle-ci pouvant éventuellement se subsituer à celle de frappes militaires. Un plan qui ne va pas se dérouler de la manière escomptée...

Clarke construit son scénario comme un thriller, et le suspense augmente au cours du récit alors que certains événements semblent échapper à notre logique. Une lecture attentive s'avère indispensable pour capter au mieux les différents éléments qui se mettent en place, jusqu'à un retournement de situation final aussi étonnant que radical.

Graphiquement, l'auteur aborde son sujet avec beaucoup de sobriété, évitant tout effet spectaculaire gratuit. Un choix qui contribue à renforcer la sombre tonalité générale de l'histoire. AKKAD devrait donc essentiellement rencontrer ses lecteurs parmi les amateurs de SF pure et dure.

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Pierre Burssens

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Pour en savoir plus : Clarkorama, le blog de Clarke

19/02/2021