Samouraï

Tome 1 : Le coeur du prophète

Scénario : Jean-François Di Giorgio
Dessins : Frédéric Genêt
Couleurs : Delphine Rieu

Soleil

Un western au Pays du Soleil Levant

Dans le Japon médiéval, les légendes courent et les mythes refont surface. Takéo, un jeune samouraï, se lance dans la quête d'un frère l'ayant abandonné dans un monastère plusieurs années auparavant. Accompagné de son valet et néanmoins ami Shiro, Takéo traverse le fabuleux empire nippon d'alors. Leur route croise celle d'une humble famille coréenne. Scellant à jamais leur destin, cette rencontre les conduira, sans qu'ils le sachent, au cœur d'une prophétie, au cœur d'une trahison, au cœur d'une terre sans nom.

L'intrigue, bien qu'efficace, reprend les standards du genre et ne le révolutionne en rien (la quête, aider la veuve et l'orphelin, découvrir des terres inconnues…). Mais quel plaisir de découvrir le Japon autrement qu'au travers des mangas et des jeux vidéo. L'histoire, imaginée par Di Giorgio, permet d'introduire dans le scénario mille détails concernant cette période troublée par de nombreux affrontements guerriers, les dialogues nous apprennent force renseignements sur les conditions de vie à cette époque, la place des individus dans la société, la hiérarchie très forte unissant les personnes y prenant place, sans oublier la vision des étrangers. Ce qui est tout à fait étonnant, c'est que malgré la période utilisée par les auteurs, les problématiques restent très contemporaines (racisme, goût absolu pour le pouvoir, recherche de soi…).

Quant au dessin de Genêt, il nous hypnotise dés la première planche : plongées vertigineuses, couleurs sombres, décors exceptionnels et mise en page audacieuse. L'on peut y voir un curieux mélange entre les découpages d'actions poussés à l'extrême, façon manga, et les très gros plans portant sur le regard chers à Sergio Leone. Un western au Pays du Soleil Levant en quelque sorte. Au fil de la lecture, les dessins se succèdent, se multiplient, se chevauchent, se superposent donnant un rythme soutenu pour ce premier opus.

Une bien belle surprise en cette rentrée 2005.