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Ceux qui brûlent, par Nicolas Dehghani (Sarbacane)

Ceux qui brûlent

Scénario, dessins et couleurs : Nicolas Dehghani

Sarbacane

Quand deux êtres finissent par se sublimer

Il ne fait pas bon faire partie de la gent féminine lorsque l’on intègre un commissariat de police new-yorkais où la misogynie suinte à chaque instant. C’est hélas ce que va vivre l’inspectrice Alex Mills que l’on vient d’affubler du sieur Pouilloux, le partenaire le plus ringard de la brigade. Déjà qu’elle a du mal à se remettre d’un accident de la route, la voilà encore plus fragilisée avec l’archétype du flic fonctionnaire qui transpire la loose.

Que faire, sinon l’accepter et trainer ce boulet alors que l’on vient de les missionner sur l’affaire sordide d’un corps défiguré par de l’acide, et pour laquelle la Police scientifique n’a pu retrouver aucun indice ? Mais à quelque chose malheur est bon car c’est peut-être l’occasion rêvée de se distinguer et de montrer que l’image de femme frêle s’avère un cliché injustifié ?

De l’exploitation des faibles indices glânés autour de la benne qui a hébergé le corps à la traque dans les bas fonds de la ville pour trouver les auteurs de l’odieux massacre, l’auteur Nicolas Dehghani n’aura de cesse de montrer que les faiblesses de chacun peuvent se transformer en force.

Le lecteur suivra nos deux lascars, unis pour le meilleur et pour le pire, dans ce qu’il y a de plus glauque et de plus sordide, déjouant de belle manière toutes les embuches qui se dressent devant eux pour un final des plus pathétiques. Au final, les deux personnages principaux se découvrent des talents et des sensibilités cachés qui ne demandaient qu’à se dévoiler.

Le dessin réaliste de Nicolas Dehghani, remarquablement encré et augmenté de couleurs en majorité froides, renforce le côté anxiogène du récit. Au-delà d’une enquête menée tambour battant, la découverte de ces deux êtres, que tout oppose, s’avère assurément la clé de la réussite de ce beau récit à découvrir instamment.

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Pierre Burssens
29/04/2021