
Le tatoueur
Scénario : Matz
Dessins et couleurs : Attila Futaki
Grand Angle
Taxi(s) de nuit
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Zoli se cache à Paris où il survit en pratiquant son art du tatouage. Jusqu’à ce qu’il rencontre Laszlo, un chauffeur de taxi, d’origine hongroise lui aussi. Laszlo confie à Zoli que les taximen connaissent tout de la vie des gens… Et le temps est venu de s’en servir pour renverser l’ordre établi. Le conspirateur propose à Zoli d’aider la fraternité des chauffeurs de taxi dans leur action révolutionnaire. Mais le tatoueur n’aspire qu’à la discrétion. Ce qu’il ignore, c’est que la fraternité a tous les moyens de le convaincre...
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C'est une fort étrange histoire que nous conte Matz avec ce one-shot au titre quelque peu trompeur. En effet, Zoli, le personnage principal est tatoueur mais son art, s'il participe au récit, n'en est pas l'élément essentiel. Et puis, malgré cette illustration de couverture cinématographique et particulièrement accrocheuse pour tout amateur de polar ou thriller, genre dont le scénariste s'est fait une spécialité depuis Le tueur, Zoli n'est pas le personnage le plus inquiétant de ce one-shot. Matz explique s'être inspiré des réflexions d'un chauffeur de taxi pour construire son intrigue et c'est dans un nid de vipères aussi surprenant que redoutable que Zoli se voit embarqué. Mais l'homme traîne avec lui pas mal de secrets et n'est pas n'importe qui...
Ambiance sombre, intrigue étonnante, Le tatoueur convie à une balade nocturne (la plupart des scènes se déroulent la nuit) qui sort des sentiers battus, même par le genre auquel se rattache cet album auquel on consacrera volontiers une deuxième lecture, la surprise passée. En effet, le scénario nous fait entrer progressivement dans le récit, en compagnie de Zoli, et, peu à peu, habilement, on est confronté à une inversion de certains rôles traditionnels. Des personnages habituellement secondaires deviennent alors menaçants...
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Le dessin épuré d'Attila Futaki, dessinateur d'origine hongroise comme les premiers rôles du Tatoueur, renforce une atmosphère dans laquelle la paranoïa, pour Zoli, s'instille doucement. L'utilisation d'une palette de couleurs froides (les rares apparitions du rouge y apportent un violent contraste !) et la multiplication de très gros plans sur les visages accordent l'originalité graphique à la surprise scénaristique.
Nul doute que certains n'apprécieront pas, mais d'autres adoreront Le tatoueur. Cet album ne peut, en tous cas, laisser indifférent...