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L'homme qui inventait le monde, par Rodolphe,  Bertrand Marchal (Dargaud)

L'homme qui inventait le monde

Scénario : Rodolphe
Dessins : Bertrand Marchal
Couleurs : Sébastien Bouët

Dargaud

Le ciel est noir

La Terre fait face à une terrible menace extraterrestre, et la guerre qui fait rage dans l'espace semble perdue. Engagé sur le front, le capitaine John Bowman, navigateur d'exception, est victime d'un incident qui le fait entrer en contact avec une mystérieuse matière noire. Rapatrié et placé en quarantaine, il fait l'objet d'une surveillance constante et se retrouve en proie à des cauchemars récurrents... En repos à Dakar Bay, il rencontre le lieutenant Charlene Barrymore. Après quelques temps, les deux amis décident de s'évader de ce faux lieu de villégiature...

Tout semble à première vue rapprocher L'homme qui inventait le monde de l'univers SF développé par Rodolphe et Léo. Bertrand Marchal a rejoint le duo sur les séries Namibia et Amazonie, et l'éditeur, dans la maquette de la couverture et l'étiquette qui y est apposée joue assurément sur cette fausse proximité. Fausse, en effet, car les 74 planches de cet album constituent un one-shot, certes de SF mais totalement indépendant.

Rodolphe prend le temps d'y développer une intrigue à la construction surprenante. En effet, après une première séquence spectaculaire relevant du space opera, l'auteur nous ramène sur terre, dans un monde qui, à certains égards, semble encore assez proche du nôtre.

On suit alors la rencontre de John et Charlene, leur relation naissante et leur évasion...avant quelques péripéties étonnantes qui nous ramènent progressivement à la guerre dans l'espace et à l'avenir en péril de notre planète... 

Le titre de l'album livre une piste de compréhension, mais l'histoire accroche et surprend dès la départ. L'auteur parvient à trouver le ton juste et l'équilibre parmi des éléments a priori fort dissemblables pour signer un récit sensible et humain. La psychologie de ses personnages principaux est fouillée et les rend crédibles et attachants.

Le dessin de Bertrand Marchal restitue finement ces nuances dans leurs expressions mais excelle aussi dans les scènes se déroulant dans l'espace. Certains décors introduisent un (discret) brin de poésie dans l'histoire et l'ensemble est fort bien soutenu par les couleurs de Sébastien Bouët.

Autant de qualités qui méritent d'attirer l'attention d'un lectorat plus large que celui des traditionnels amateurs de SF et qui auraient peut-être pu valoir à L'homme qui inventait le monde des options éditoriales différentes pour un remarquable one-shot (maquette, plus grand format...).

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Pierre Burssens

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10/05/2021