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Le canonnier de la tour Eiffel, par Jack Manini & Hervé Richez, David Ratte (Grand Angle)

Le canonnier de la tour Eiffel

Scénario : Jack Manini & Hervé Richez
Dessins : David Ratte
Couleurs : Mateo Ratte & David Ratte

Grand Angle

Amoureux

1905 – Cela fait cinq ans que, chaque jour, au sommet de la tour Eiffel, midi est annoncé par un coup de canon. Quand le canonnier fait un malaise, il faut en urgence lui trouver un remplaçant. Camille a promis d’être celui-là. Mais l’ancien artilleur et sculpteur de marionnettes est face à un dilemme. Il a en effet son premier rendez vous à midi pile avec Valentine, la belle dont il a sculpté les traits avant même de la rencontrer. 

L'exact inverse de ce que nous vivons dans cette époque sans repères...voilà comment Hervé Richez, directeur éditorial de Grand Angle et...co-scénariste du Canonnier de la tour Eiffel définit la collection entamée par L'homme sans sourire, de Louis et Hirlemann, et qui se poursuit aujourd'hui avec cet album. Et cela fonctionne...

En effet, Jack Manini et Hervé Richez transportent le lecteur au début du XXe S., alors qu'un coup de canon était tiré tous les jours à midi pile depuis le deuxième étage de la tour Eiffel, et ce afin que ces messieurs puissent régler les aiguilles de leur montre de gousset. L'histoire d'amour naissante entre Camille, le canonnier remplaçant et la jolie Valentine donne aux auteurs l'occasion de faire revivre des petits métiers de Paris aujourd'hui disparus (difficile de ne pas penser à La fille de l'exposition universelle scénarisée par...Jack Manini). Des petits métiers que l'on retrouve dans une intrigue qui semble faire écho à celle mise en scène par le marionnettiste qui anime son petit théâtre au pied de la grande dame de fer.

L'univers développé est tendre, poétique, même s'il comprend ses méchants et que les scénaristes introduisent une dose de suspense dans leur récit.

A cet égard, nous vous laissons d'ailleurs découvrir le coup de théâtre ménagé dans les dernières pages ! Mais la sensation à retenir de la lecture de ce charmant conte est sans aucun doute celle d'une évasion d'une douceur apaisante.

Le dessin de David Ratte rencontre parfaitement les intentions des scénaristes. Comment résister à la frimousse de Valentine, alors que d'autre part, certains personnages font, dès leur apparition, naître le doute et l'inquiétude pour les deux tourtereaux qui occupent les premiers rôles du Canonnier de la Tour Eiffel. Les couleurs lumineuses choisies par le dessinateur et Mateo Ratte accentuent la dimension conte et le romantisme de l'ensemble. Et nous, on en redemande !

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Pierre Burssens
13/05/2021