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Les artilleuses - Tome 2/3 : Le portrait de l'antiquaire, par Pierre Pevel, Etienne Willem (Drakoo)

Les artilleuses

Tome 2/3 : Le portrait de l'antiquaire

Scénario : Pierre Pevel
Dessins : Etienne Willem
Couleurs : Tanja Wenisch

Drakoo

Le charme...et les munitions !

Si rien n’explose, c’est qu’elles se sont trompées quelque part... Nous sommes en 1911, dans le Paris des Merveilles. Les Artilleuses – Lady Remington, Miss Winchester et Mam’zelle Gatling – viennent de voler la Sigillaire, une bague mystérieuse qui leur vaut bien des ennuis avec la police, mais aussi avec les agents du Kaiser. Et voilà que le 2e Bureau entre dans la danse. Pour se sortir du pétrin, les Artilleuses n’ont pas le choix : elles doivent découvrir le secret de la Sigillaire et faire parler la poudre...

Le premier volet des Artilleuses, tout en jetant les bases de l'intrigue, permettait au lecteur de découvrir le Paris des Merveilles, l'univers développé par Pierre Pevel dans une de ses séries de romans. Dans ce Paris de la belle époque vivent aussi des fées, des enchanteurs, des gnomes et même quelques dragons. Entre autres merveilles, la Tour Eiffel est en bois blanc, les Champs Élysées sont bordés d’arbres dont les feuilles rendent de la lumière dès la nuit tombée, et une ligne de métro mène directement à Ambremer, capitale du Monde Féérique.

Avec Le portrait de l'antiquaire, l'importance de la fameuse Sigillaire se précise et on comprend les enjeux liés à la possession de cette bague, notamment quant aux relations entre notre monde et celui d'Ambremer. Pierre Pevel développe habilement son intrigue, et les indices glanés par Audrey Remington, Kathy Winchester et Louison Gatling le sont généralement au prix de séquences d'action menées tambour battant

Le cocktail d'aventures, d'enquête, d'humour et de fantastique conjuguant féerie et tendance steampunk se révèle particulièrement séduisant et gagne en cohérence par rapport au tome précédent. On ne peut en outre que constater tout son potentiel et croiser volontiers les doigts pour que les aventures des Artilleuses ne se limitent pas à ce seul triptyque. 

L'alchimie entre le récit et le dessin souple et dynamique d'Etienne Willem fonctionne particulièrement bien. Le dessinateur joue avec les codes graphiques du Paris du début du XXe S (comme l'illustre la remarquable couverture) mais y glisse judicieusement tel ou tel élément magique afin de nous rappeler que nous n'y sommes pas tout-à-fait. Cette sensation est amplifiée par la mise en couleurs soignée de Tanja Wenisch. On a, en tous cas, plaisir à y suivre les aventures pétaradantes des trois jolies héroïnes. D'ailleurs, si vous vous plongez ensuite dans les romans du Paris des Merveilles, il y a fort à parier que les images évoquées vous apparaîtront...dans le style de la BD (nous l'avons vérifié !). Frais, léger et distrayant, Le portrait de l'antiquaire est à savourer à l'approche des vacances.

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Pierre Burssens
14/06/2021