Les beaux étés

Tome 6 : Les Genêts

Scénario : Zidrou
Dessins : Jordi Lafebre
Couleurs : Jordi Lafebre, Clémence Sapin et Mado Peña

Dargaud

Esther et Estelle.

Comme tous les ans, la tribu des Faldérault prend la direction du Sud à bord de  la 4L familiale. Pierre n'a pas terminé son album ? Pas grave, il bouclera les dernières planches au bord de la Méditerranée. Les voilà partis tous les cinq. Enfin, cinq et demi plutôt, puisque Mado est enceinte. Mais sur la route, un camion les double, perd son chargement et voilà le pare-brise qui vole en éclats. Pendant que le garagiste répare la 4L, la famille est hébergée par Esther et Estelle, deux femmes charmantes qui tiennent la ferme Les Genêts .Tandis que Pierre se prend pour Cézanne et que Mado regarde le bébé pousser, les enfants aident à sortir les chèvres et découvrent les charmes de la campagne. Mais ils apprennent aussi les secrets de la vie...

Voilà, mine de rien, trois ans et demi qu'on était sans nouvelles de la famille Faldérault, et recevoir cette carte postale de la ferme Les Genêts fait rudement plaisir. Il est vrai qu'entretemps le prolifique Zidrou n'a évidemment pas chômé, et surtout que Jordi Lafèbre a signé, en solo, le remarquable Malgré tout (Dargaud). Les Genêts nous propose à nouveau un bon bol d'air un rien nostalgique, particulièrement bienvenu en cette période de post-confinement.

Pourtant rien ne préparait Pierre, Mado et les enfants à cette étape, alors qu'ils désiraient rejoindre la calanque découverte dans le tome 2 de la série. Qu'à cela ne tienne, cet arrêt sera l'occasion de nouvelles rencontres et découvertes. Et parmi ces dernières, le secret d'Esther et Estelle, alors qu'en 1970 l'homosexualité est encore bien plus difficile à vivre et à avouer qu'aujourd'hui... Une découverte effectuée en toute innocence par Julie Nicole et Louis, qui n'ont que faire des tabous de l'époque, mais sont davantage sensibles au bon accueil qui leur est témoigné.

Zidrou construit un scénario sensible, tout en légèreté et en délicatesse et propose au lecteur 56 planches de vacances simples et sympas, empreintes de naturel et de sincérité. On retrouve avec bonheur le trait souple et expressif de Jordi Lafèbre. Les Beaux étés des Faldérault nous étant proposés comme des albums-souvenirs non chronologiques, le dessinateur jongle à nouveau avec les différences d'âge et de physionomie de ses personnages (pour rappel, l'album précédent, La fugue, se déroulait en 1979 soit 9 ans après celui-ci !). Soulignons aussi que si le fond blanc du dessin de couverture est une constante de la série, l'auteur va cette fois encore plus loin... Un blanc fort approprié pour un agréable rayon de soleil au rayon BD.