Monsieur Vadim

Tome 2/2 : Supplément frites et sulfateuse

Scénario : Gihef
Dessins : Morgann Tanco
Couleurs : Cerise

Grand angle

Attention, grand-père en colère !

Un retraité tranquille -mais ancien tireur d'élite de la Légion- se retrouve projeté au coeur d'une guerre des gangs sur la Côte d'Azur. Ses priorités : récupérer des revenus dont il a été floué par curateur escroc et, surtout, sauver Sasha, son petit-fils, qu'il découvre plongé dans ce guêpier. Et quand Vadim a un objectif, il est difficile de l'arrêter ! 

Nous avions beaucoup apprécié le premier volet de ce diptyque, mais si Gihef mettait habilement en place les pièces de son puzzle, rien ne laissait présager de la suite des aventures de son papy flingueur. D'ailleurs, nous l'abandonnions dans une posture délicate à l'issue de cet album. Le scénariste le fait fort joliment retomber sur ses pattes (au propre comme au figuré) à l'entame de ce second volet pour nous livrer progressivement les éléments d'une intrigue plus complexe qu'on pouvait l'imaginer. On découvre ainsi la part d'ombre de certains personnages tout comme un Vadim qui va faire preuve d'efficacité et dévoiler une belle roublardise pour régler SES affaires en slalomant entre celles des truands qui s'intéressent à lui et à Sasha.

Les auteurs signent ainsi un polar bien construit (les amateurs noteront le clin d'oeil à l'auteur René Manzor) duquel le héros (malgré lui) assure une bonne part d'originalité. L'ensemble s'accompagne  d'une dose d'humour bienvenue, et d'un attachement progressif du lecteur à ce retraité pas vraiment comme les autres. Certains personnages secondaires valent eux aussi le détour. 

Morgann Tanco s'affranchit de la collection Marcel Pagnol chez le même éditeur pour assurer à cette histoire une mise en images efficace qui répond parfaitement au scénario. Le trait souple du dessinateur se développe à la frontière des styles réaliste et semi-réaliste et y gagne en mouvement et en expressivité. Dans notre chronique du premier album nous évoquions sa dimension cinématographique de Monsieur Vadim. Cette fois l'entracte est fini et il est temps de regagner nos sièges pour vivre la fin de l'histoire...et la conclusion d'un solide diptyque !