Auracan » chroniques » La Belgica - Tome 1/2 : Le chant de la sirène
La Belgica - Tome 1/2 : Le chant de la sirène, par Toni Bruno (Anspach)

La Belgica

Tome 1/2 : Le chant de la sirène

Scénario, dessins et couleurs : Toni Bruno

Anspach

Le voyage de Jean

Un vieux baleinier réaménagé pour une mission d’exploration extrême, en Antarctique. Un équipage démotivé, dubitatif quant à l’issue de l’expédition. Un Commandant intègre et deux explorateurs qui ne savent pas encore qu’ils sont destinés à devenir des légendes. Nous sommes en 1897. Jean Jansen n’a rien à voir avec cette histoire, mais il se retrouve à bord et devra faire un bout de chemin avec cet équipage. En cherchant le chemin du retour, il trouvera le véritable sens de sa vie.

Malgré le titre de ce ditpyque, Toni Bruno ne signe pas un album historique traitant de l'expédition d'Adrien de Gerlache. Il choisit plutôt d'utiliser ce qui allait devenir une véritable aventure -avec un premier hivernage en Antarctique- pour y glisser l'histoire davantage intime de Jean, un jeunre docker devenu passager clandestin de ce trois-mâts initialement construit pour la casse au phoque avant d'être reconditionné pour l'exploration. Une option qui n'a pas empêché l'auteur de se documenter abondamment sur le sujet, allant jusqu'à acquérir une copie du journal de bord du Commandant.

Le début de lecture surprend, tant le climat restitué par l'auteur semble lourd et âpre, comme ce qui se déroule sur les quais d'Ostende. Puis on rentre peu à peu dans le récit en ayant en tête certains textes de Jacques Brel. Et c'est sans conteste une des qualités de La Belgica et l'une des réussites de l'auteur transalpin d'avoir pu (re)créer cette atmosphère bien particulière qui enveloppe progressivement personnages et lecteur.

Si le gaufrier est de mise dans les premières séquences, Toni Bruno diversifie ensuite quelque peu son découpage et son récit y gagne en dynamisme. Le dessin est plaisant, expressif, et dépasse certains standards que semble imposer le roman graphique. Il s'agit bien, en effet, d'un ouvrage de ce type et Le chant de la sirène, premier volet d'un diptyque, compte près de 160 pages de BD, habilement déclinées en lavis, complétées d'un intéressant cahier graphique et documentaire.

A découvrir...

Partager sur FacebookPartager
Pierre Burssens
27/09/2021