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L'agence des invisibles - Tome 1 : Friedrich Müller, par Marc Levy & Sylvain Runberg, Espé (Versilio/Philéas)

L'agence des invisibles

Tome 1 : Friedrich Müller

Scénario : Marc Levy & Sylvain Runberg
Dessins : Espé
Couleurs : Degreff

Versilio/Philéas

Un si joli village...

Comment ne pas vouloir découvrir l'histoire d'un parent proche, quelle famille peut prétendre ne pas connaitre de zones d'ombre, ne pas avoir de secrets ou d'arrangements avec la vérité ? Qui peut être certain de connaitre vraiment l'histoire des siens ? Julia Müller débarque à New York pour savoir ce qui est arrivé à son père, Friedrich Müller, navigateur dans la Luftwaffe disparu avec son bombardier en 1941L’Agence des Invisibles est réputée comme la meilleure quand il s’agit de retrouver des personnes disparues.

Retrouver la trace de personnes disparues au cours de grands conflits est notre spécialité. Mais nos clients ne sont pas responsables des agissements de leurs ancêtres. Que ceux-ci aient été des héros ou des salauds, ils n'y sont pour rien...  Voilà la belle idée de départ de l'Agence des invisibles, première série inédite chez Philéas, éditeur spécialisé jusque-là dans l'adaptation de best-sellers littéraires en BD. Et quand on parle de best-sellers francophones, on pense assez rapidement à Marc Levy, l'un des auteurs français contemporains les plus lus, à la base de l'Agence des invisibles, épaulé par le chevronné Sylvain Runberg (qui compte par ailleurs une belle expérience dans les adaptations, son Gataca, dessiné par Luc Brahy, d'après le roman de Franck Thilliez vient de sortir) pour sa première incursion dans le 9e Art.

Les auteurs signent une intrigue originale, et l'enquête menée par l'équipe de l'Agence des invisibles est intéressante. En retrouvant les traces de Friedrich Müller en Angleterre, c'est un panier de crabes peu reluisant que celle-ci ramène à la surface. Le récit n'évite cependant pas quelques longueurs, comme les intimidations répétées ou encore la love story débutant entre Emily Koning, de l'Agence, et Greg l'aubergiste de Knighton. Voilà qui dilue un peu le suspense, mais il est vrai que ce premier dossier nous embarque tout de même sur un récit complet de plus de 80 pages.

Espé porte l'ensemble en images dans un style réaliste dynamique et vivant. Le dessinateur se retrouve face à de nombreux personnages de premier plan à maîtriser, et on lui pardonne volontiers quelques légères faiblesses dans les physionomies de ceux-ci. Il nous fait, en outre, effectuer des aller-retours réussis entre Manhattan et le nord de l'Angleterre, parfois à travers des visio-conférences décidément dans l'air du temps. 

On saluera au passage le soin apporté par l'éditeur à la réalisation de l'album et aux textures de la couverture en attendant avec curiosité une deuxième histoire pour confirmer la bonne impression laissée par ce premier tome.

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Pierre Burssens
06/10/2021