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La baleine blanche des mers mortes, par Aurélie Wellenstein, Olivier Boiscommun (Drakoo)

La baleine blanche des mers mortes

Scénario : Aurélie Wellenstein
Dessins et couleurs : Olivier Boiscommun

Drakoo

Fantômes

Les hommes ont tué la mer ; elle revient les hanter. Mers et océans ont disparu. L'eau s'est évaporée, tous les animaux marins sont morts. Dans un monde changé en désert, la mer fantôme revient hanter les hommes.

Paris en ruines tremble sous l'ombre d'une baleine blanche et seuls les musiciens de l'Opéra parviennent à canaliser sa fureur en jouant pour elle. Jusqu'au jour où deux voyageurs s'en mêlent : une femme qui danse avec les méduses et un homme au passé trouble. Sont-ils du côté des survivants ou de celui des spectres ?

Un peu à la manière d'un Pierre Pevel pour Les artilleuses chez le même éditeur, Aurélie Wellenstein s'inspire de l'univers de son roman Mers mortes pour en tirer une histoire inédite sous forme de scénario de BD. Cette valeur montante de la SF française entraîne ainsi le lecteur dans un monde vraiment très particulier, où les fantômes des océans viennent hanter et menacer les humains survivants. Avec cette baleine blanche, à la fois réelle mais ô combien symbolique, on pense évidemment au Moby Dick d'Herman Melville. Mais si le périple auquel nous convie l'autrice est dur, ne fût-ce que par son contexte désespéré, et violent, il a aussi sa part de poésie.

Olivier Boiscommun l'a bien compris en adoptant, pour sa mise en images, un style fort différent de celui de Danthrakon, qui passe notamment par le choix de la couleur directe, à l'aquarelle, pour un résultat surprenant, parfois éblouissant tant les lumières y gagnent toute leur importance, et, mieux, endossent leur rôle au coeur du récit.

La convergence de ces différents éléments conduit à un résultat réellement original, qui laisse au lecteur une rafraîchissante sensation de jamais vu - jamais lu. Le message d'Aurélie Wellenstein est clair et constitue un avertissement supplémentaire quant à la destruction de la nature, et des océans en particulier. Mais même si on peut éventuellement coller à La baleine blanche des mers mortes une étiquette de post-apo radical, les auteurs parviennent à y glisser une note d'espoir. 

Effrayant, baroque, fascinant, on tient là un des albums les plus intéressants et originaux parmi ceux publiés jusqu'à maintenant sous le label Drakoo. Il donne, en outre, l'envie de (re)découvrir la bibliographie d' Olivier Boiscommun et de se pencher sur les romans d'Aurélie Wellenstein. Que demander de plus ?

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Pierre Burssens

 

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05/11/2021