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Londonish, par Philippe Charlot, Miras (Grand Angle)

Londonish

Scénario : Philippe Charlot
Dessins et couleurs : Miras

Grand Angle

Hey Jude...

Proche de la retraite, Max déborde d’enthousiasme, comme à son habitude. Mais peut-être un peu moins quand même depuis que la pire des nouvelles lui est tombée sur la calvitie naissante. Sa chère Jude ne serait plus si heureuse que ça en amour… et Glenn, son meilleur ami, pourrait bien être le traître de toute une vie… 

C'est un drôle de triangle amoureux que Philippe Charlot met en scène à l'occasion d'une nouvelle collaboration avec le dessinateur Miras (Harmonijka, Ellis Island...). En effet, le doute s'insinue dans l'esprit de Max alors qu'il se prépare à fêter ses 40 ans de mariage avec Jude. Seulement, voici 40 ans, est-ce bien avec lui qu'elle a échangé un premier baiser, et pas avec Glenn, son meilleur ami, lors d'une soirée arrosée dédiée aux Beatles ? Une soirée où les deux amis portaient une copie du costume de John Lennon période Sgt Pepper's ? Il est vrai que Glenn a toujours caché de tendres sentiments pour la jolie rousse. Mais de là à trahir son meilleur ami...

Ambiance anglaise, intemporelle rivalité Stones/Beatles entretenue par des fans vieillissants, douce nostalgie et une tendresse palpable de l'auteur pour ses personnages contribuent à embarquer aisément le lecteur dans cette histoire sympathique sans autre prétention que de lui faire passer un bon moment. Et elle y parvient sans peine. Philippe Charlot saupoudre ce gentil vaudeville de quelques belles surprises et y adjoint, en filigrane, une histoire de laquelle Glenn, jusque-là, n'avait été qu'un instrument. Le trio Jude-Max-Glenn est attachant et est entouré de seconds rôles parfois hauts en couleurs, comme Betty la coiffeuse euh... particulière. Et les chansons des deux groupes précités constituent la bande-son de Londonish.

Miras adapte son dessin en le faisant pencher légèrement vers le style semi-réaliste. Il réussit à respecter les physionomies des personnages principaux à 40 ans d'intervalle et joue sur la confusion probable entre Max et Glenn dans l'uniforme de John Lennon. Les décors sont soignés et riches en détails.

Frais et léger, Londonish représente une jolie surprise qui se savoure sourire aux lèvres, et sa fin ouverte pourrait même laisser espérer une autre tournée générale au Yellow Submarine...  Coup de coeur !

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Pierre Burssens

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