Mort et déterré
Tome 3 : Les derniers jours d'un zombie
Scénario : Jocelyn Boisvert
Dessins : Pascal Colpron
Couleurs : Usagi
Dupuis
À la mort, à la vie !
C'était un pari audacieux que de choisir un jeune zombie comme personnage principal d'une série, avec tous les écueils que pouvait comprendre cette option, mais Jocelyn Boisvert et Pascal Colpron en ont surtout fait un pari gagnant, comme on le découvre à la lecture des Derniers jours d'un zombie qui constitue le point final d'un premier cycle de Mort et déterré.
En effet, Jocelyn Boisvert mène fort habilement son récit, alternant humour, action et des moments plus graves ou émouvants lorsqu'on retrouve la famille Faucher en pleine décomposition (y'a pas que les zombies !) depuis l'assassinat de Yan. Dans ce troisième épisode, Yan va pourtant tout faire pour reprendre contact avec cette famille et lui redonner une harmonie. La deuxième quête à laquelle il se consacrera sera de retrouver le corps d'Alice dans l'espoir de la faire revivre, même sous forme de zombie. Pourquoi pas après tout ? Être victimes du même meurtrier, ça vous rapproche dans l'au-delà ! Et si notre jeune zombie doit agir à visage découvert, tant pis, certaines situations exigent d'employer les grands moyens.
Le scénario est rythmé par de nombreux rebondissements et quelques grosses surprises, à tel point que Yan va littéralement y perdre la tête. On pourrait pourtant dire qu'il l'a bien sur les épaules, tant il fait preuve de ressources pour atteindre ses objectifs, mais la mort semble décidément fort compliquée pour les zombies...
Pascal Colpron ne recule ni devant la difficulé ni devant le nombre de cases. Le découpage est parfois très serré pour mettre en scène toutes les péripéties de cette histoire et faire aboutir les pistes esquissées dans les deux premiers tomes. Mais la fluidité de lecture reste cependant assurée. Depuis la sortie de Yan de sa tombe, le dessinateur aura réussi le petit exploit de rendre un zombie sympa, attachant et surtout très expressif et... vivant ! On soulignera aussi le soin apporté aux visages des proches du héros, et ce d'un trait qui s'est affiné et précisé depuis le premier album. Enfin les couleurs bien choisies d'Usagi apportent une belle homogénéité à l'ensemble.
À l'apparition d'un tel titre de série et de son pitch, on aurait pu craindre une histoire noire, vraiment macabre ou gore. Il n'en est rien, les auteurs signent une vraie série familiale susceptible de séduire un large public. Et on en redemande !