Une aventure de Jacques Gipar

Tome 10 : Le Trésor de Noirmoutier

Scénario : Thierry Dubois
Dessins : Jean-Luc Delvaux
Couleurs : Béa Dubois

Paquet, collection Calandre

Sacré passage !

Noirmoutier, une île bien tranquille. Au bout de ce coin de Vendée plutôt aéré, Le Café des Flots accueille une clientèle en mal de grand air. Que vient faire Jacques Gipar hors saison estivale aussi loin à l'ouest ? Est-il sur les traces de contrebandiers ? Sur la piste de criminels cachés en province ? Ou a-t-il l'espoir de mettre la main sur un trésor perdu ? Une nouvelle enquête de Jacques Gipar, à lire l'annuaire des marées à sa portée...

Mine de rien la roue tourne rond et bien pour Jacques Gipar, et ce récent Trésor de Noirmoutier en constitue déjà la dixième aventure. Tout semble calme sur l'île de Noirmoutier, mais un homme est mort dans une rixe au Café des Flots. L'établissement est tenu par un ancien taulard, et le tragique fait divers renvoit celui-ci à la case prison. Henri Polinet, dit Caracas, demande au journaliste de France Enquêtes de faire la lumière sur l'affaire, et d'aider son vieux copain Jojo le Breton par la même occasion...

Beaucoup d'amoureux des classiques de la BD franco-belge considèrent Jacques Gipar comme un bel hommage à Maurice Tillieux et à sa série Gil Jourdan. Cette fois, dès l'image de couverture du Trésor de Noirmoutier (mise en couleurs par Callixte), il est pratiquement impossible de ne pas penser à La Voiture immergée, un des albums les plus réputés de Tillieux. Mieux, Thierry Dubois joue abondamment du fameux Passage du Gois dans son scénario, tantôt comme prétexte humoristique, tantôt comme levier de suspense. Rappelons que le passage en question est une chaussée submersible d'un peu plus de 4 km reliant l'île de Noirmoutier au continent, praticable durant trois heures seulement à marée basse. Depuis 1971, un pont permet une traversée permanente, mais cette aventure de Jacques Gipar se déroule... en 1956.

Le scénariste signe une fois de plus une enquête à la Française bien construite, qui va confronter Jacques Gipar à quelques adversaires au passé chargé particulièrement inquiétants. L'intrigue principale donne lieu à nombre de péripéties et retournements de situation. L'ensemble ne manque ni d'humour ni d'action et met à nouveau en scène quelques belles mécaniques d'hier, collection Calandre oblige...

Le dessin dynamique de Jean-Luc Delvaux s'attache pour l'occasion à la nouvelle Renault Dauphine du journaliste et à la belle Facel Vega de son patron. Mais loin d'être des modèles d'exposition, ces voitures sont au service d'une histoire menée sur les chapeaux de roue et vont se risquer plus d'une fois sur le Passage du Gois. Le dessinateur enrichit ses planches de clins d'oeil bédéphiles et cinéphiles que l'on a plaisir à découvrir. 

Ce Trésor de Noirmoutier ne décevra assurément pas les admirateurs de Jacques Gipar ni ceux des véhicules évoqués. Le charme rétro fonctionne toujours !