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Kiss the sky - Tome 1 : Jimi Hendrix 1942-1970, par Jean-Michel Dupont, Mezzo (Glénat)

Kiss the sky

Tome 1 : Jimi Hendrix 1942-1970

Scénario : Jean-Michel Dupont
Dessins : Mezzo

Glénat

Les débuts difficiles d’une légende du rock

Noir c’est noir, le titre des Los Bravos repris par Johnny Halliday aurait pu faire le titre de cet album tellement les débuts dans la vie de cet artiste de génie ont été misérables. Né d’un père qui aura passé sa vie à chercher des petits boulots pour faire vivre sa famille et d’une mère des plus volages qui désertait régulièrement la maison pour chercher du réconfort auprès d’autres hommes, Jimi est trimballé de famille tout court en famille d’accueil, toujours en attente de retrouver Lucille, sa mère pour des apparitions aussi inopinées que furtives.

Ce chemin de croix, il le portera tout au long de sa jeunesse et ce jusqu’à ses vingt-quatre ans où il commencera enfin à se faire un nom. La musique aura été son refuge de tous les instantset s’il a été empêché de connaitre la consécration plus tôt, il le doit notamment à son souci de l’expérimentation musicale qui ne lui permettait pas de s’intégrer au sein de formations.

Le scénariste Jean-Michel Dupont signe là encore un scénario ciselé, s’attachant aux faits historiques en retraçant le parcours chaotique de l’artiste sans faire dans le pathos. Les dialogues sont enlevés et c’est avec talent que les différentes facettes du personnage sont dévoilées : de ses difficultés relationnelles avec la gent féminine, alors qu’il aura passé le plus clair de son temps à collectionner les demoiselles qui ressemblaient le plus à sa mère, à son caractère indépendant mais aussi à sa violence, qui lui vaudront bien des déboires.

On retrouve avec plaisir les dispositions de conteur de Jean-Michel Dupont, déjà ressenties dans Love in vain et une fois encore, l’association avec le talentueux dessinateur Mezzo fonctionne à merveille. Le dessin réaliste fouillé transcende le scénario et pour ceux qui ont vécu cette période, on s’y croirait. Des décors de la chambre intimiste aux envolées lyriques sur les scènes des cabarets où il se produisait, les effets s’avèrent envoutants.

Alors, pour compléter le tout et s’immerger dans l’atmosphère, il ne reste plus qu’à accompagner la lecture par une écoute des titres proposés en fin de l’album concernant les artistes évoqués dans les cases.

Dommage qu’il faille encore attendre quelques temps le deuxième album de ce diptyque à consommer sans modération.

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Bernard Launois

Du même auteur :

Love in vain, par Jean-Michel Dupont, Mezzo

Du même scénariste :

Les gueules rouges, par Jean-Michel Dupont, Eddy Vaccaro
21/10/2022