Auracan » chroniques » Les grimaciers
Les grimaciers, par Cheero Deemartsio, Luca Albanese (Sarbacane)

Les grimaciers

Scénario : Cheero Deemartsio
Dessins et couleurs : Luca Albanese

Sarbacane

Quand les justiciers masqués s’emballent

A l’aube de la quarantaine et de la crise qui l’accompagne, le Napolitain Luigi trouve que sa vie n’a plus aucun sens, entre son commerce de santons guère palpitant tant financièrement qu’intellectuellement et une vie de famille pas plus épanouissante, où sa compagne passe son temps à lui reprocher de négliger sa famille. Bref, rien ne va plus et quand l’on rajoute que sa bonne vieille ville napolitaine est gangrenée par les individus de la Camorra qui passent leur temps à racketter, la coupe est pleine. Lui vient alors l’idée de se transformer en justicier masqué et de faire sa propre police puisque les autorités ont baissé les bras depuis fort longtemps. Affublé d’un masque de Polichinelle, le voilà à régler les comptes la nuit tombée à de jeunes voyous en mal de larcins. Mais pris à un jeu qui fonctionne plutôt bien, voilà qu’il décide de s’acoquiner avec d’anciennes connaissances afin de monter d’un cran.

Jusqu’où ira cette association de « bienfaiteurs » dans son équipée sauvage et nocturne ? Où s’arrête la conviction de faire le bien et où commence le constat d’être devenu assassin à son tour ? Clairement, la frontière s’avère particulièrement ténue.

C’est autour de ce thème que le scénariste Cheero Deemartsio, dont c’est la première bande dessinée, bâtit son récit. Il gratifie le lecteur d’un album particulièrement bien construit, l’entrainant dans une sarabande étourdissante jusqu’à…


Avec un dessin semi-réaliste, Luca Albanese plante rapidement le décor aussi noir que le récit avec notamment des personnages taillés à la serpe, seyant parfaitement au scénario. Quant aux couleurs, naviguant entre le bistre et le bleu sale, tellement éloignées des couleurs chatoyantes du sud de l’Italie, elles concourent à renforcer l’ambiance sombre du récit.

Lecteurs, accrochez-vous pour un récit des plus palpitants !

Partager sur FacebookPartager
Bernard Launois
 
13/02/2023