
Borboleta
Scénario, dessins et couleurs : Madeleine Pereira
Sarbacane
Une quête identitaire salutaire
Cela fait déjà quelques années que Madeleine Pereira désire retrouver ses racines portugaises mais son entourage, à commencer par son père, s’avère peu loquace pour lui raconter sa jeunesse.
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Et si elle prenait prétexte de réaliser une bande dessinée sur ce thème, peut-être alors que les langues se délieront ?
Il faut dire que ses parents ont émigré en France alors que la dictature de Salazar sévissait et que revenir sur cette période apparaît douloureux.
Sa quête commence en région parisienne mais s’arrête assez vite car bon nombre de ses congénères, en âge de prendre la retraite, sont repartis au Portugal et c’est tout naturellement qu’elle décide de rejoindre Lisbonne qu’elle va découvrir pour la première fois et pour finir, tenter d’en apprendre un peu plus sur elle.
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Voilà un récit émouvant que nous livre l’autrice Madeleine Pereira en mettant en scène les rencontres des proches de sa famille ainsi que des amis de son père qui ont tous un ressenti et un vécu de cette période dictatoriale. Et c’est en butinant comme un borboleta, papillon en portugais, que Madeleine va découvrir auprès des Lisboètes le cheminement d’une vie difficile sous la terreur d’un régime despotique où l’on survit plutôt qu’on vit. C’est aussi un focus sur la condition féminine où le paternalisme règne, considérant la femme comme une moins que rien, corvéable corps et biens.
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Si son autobiographie ne respire pas la gaieté eu égard à la période dictatoriale, l’effet est heureusement compensé par des dialogues alertes, souvent teintés d’humour et d’autodérision.
Le dessin faussement naïf de Madeleine Pereira s’adapte parfaitement au récit, associé à des couleurs plutôt chatoyantes qui apportent chaleur et réconfort à ce sujet fort.
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