Journal de 1985
Scénario : Xavier Coste & Philipp Börgn
Dessins et couleurs : Xavier Coste
Sarbacane, collection Romans Graphiques
Et s’il y avait un après 1984
Grâce à la machinerie Big Brother, le parti continue d’imposer sa dictature auprès du peuple somme toute résigné, hormis une tranche de population regroupée autour d’une organisation secrète de résistance qui s’oppose à l’inquisition notamment en tentant de diffuser des livres édités clandestinement. Et c’est à l’occasion de la réalisation d’un tag représentant un énorme visage surmonté d’un W que son auteur a laissé échapper l’un des livres dissidents, celui de Winston, personnage insoumis assassiné pendant son internement. Il ne reste plus au camarade O’Brien, l’un des pontes du parti, qu’à faire questionner et torturer les geôliers qui ont gardé Winston afin de connaître l’origine du livre, en vain. Et voilà que la dernière personne à avoir côtoyé Winston s’avère O’Brien qui ne tarde pas à être arrêté et exécuté devant une foule haineuse excepté le jeune Lloyd pressé de rejoindre la fameuse organisation.
Quel avenir pour ce peuple oppressé par des laveurs de cerveau et pour cette résistance héroïque ?
Après l’excellente adaptation du roman 1984 de George Orwell, l’auteur Xavier Coste accompagné de Philip Börgn co-scénariste, remet le couvert en prolongeant le récit avec 1985 l’an I du nouveau régime où la terreur s’intensifie encore afin de mieux asservir le peuple.
Avec 1984 il s’avérait déjà difficile de s’attaquer à ce monument de littérature de science-fiction, et prolonger l’œuvre du maître apparaissait comme une gageure. Force est de constater que le défi a été bien relevé tant dans le scénario que dans le dessin et que l’on a plaisir à poursuivre le récit et retrouver ainsi l’atmosphère si particulière qui s’en dégage. Dès les premières pages, l’ambiance anxiogène étreint le lecteur pour ne plus le quitter.
Quant au dessin, Xavier Coste a su imposer depuis quelques albums un style graphique qui ne peut laisser indifférent. Ainsi, on retrouve l’architecture imposante des bâtiments de l’État où les personnages apparaissent écrasés dans l’environnement oppressant voulu par le parti, le tout agrémenté d’aplats de couleurs qui rythment les scènes et les lieux.