Shinkirari derrière le rideau, la liberté
Scénario et dessins : Murasaki Yamada
Kana, collection Sensei
A la recherche d’une émancipation
Shinkirari élève Chika et Sachi ses deux filles depuis leur naissance et constate depuis quelques semaines que ces dernières grandissantes ont de moins en moins besoin d’elle. Alors quel avenir s’imagine-t-elle sinon continuer à tenir sa maison et être à la disposition d’un mari continuellement absent et qui visiblement ne fait pas grand cas de son épouse ? Comme elle se lamente à le dire, « je connais tout de lui, de la taille de ses caleçons aux actrices qui ont sa faveur en passant par ses plats préférés » mais lui, que connait-il d’elle et surtout a-t-il envie d’en connaître ?
Reste à Shinkirari à voler de ses propres ailes… Et si son émancipation passait par une vie professionnelle, lui permettant de se réaliser et enfin d’exister autrement qu’au travers des tâches ménagères ?
La mangaka Murasaki Yamada s’immisce dans l’intimité de cette famille japonaise au gré du quotidien de Shinkirari, entre ses petites joies notamment avec ses filles et sa grande peine de ne pas avoir une vie plus épanouie. Avec des dialogues directs où mari et femme ne s’épargnent, Murasaki Yamada n’y va pas par quatre chemins surtout quand on apprend que ce recueil a été publié au Japon dans les années 80. On découvre au fil du récit son caractère novateur pour une époque où la liberté d’expression n’était pas de mise particulièrement quand elle concernait les femmes, le récit permettant de revenir sur une société japonaise encore embourbée dans un paternalisme notoire.
Avec un dessin réaliste de bon aloi dépourvu quasiment de décors, Murasaki Yamada incite le lecteur à se concentrer sur les personnages
Une mention spéciale est à apporter à la trentaine de pages consacrées à Murasaki Yamada permettant de mieux comprendre son cheminement et de revenir sur son parcours.
À découvrir instamment !