
La danseuse aux dents noires
Scénario : Jean-Laurent et Olivier Truc
Dessins et couleurs : Éric Stalner
Dupuis, collection Aire Libre
Bienvenue dans un joli panier de crabes
Nous sommes en 1912, période où le protectorat français bat son plein au Cambodge. Mais cette mainmise ne tient qu’à un fil car le roi Sisowath, qui ne va guère tarder à devenir aveugle, devra abdiquer et son futur remplaçant ne sera peut-être pas aussi coopératif avec l’état français. Et si l’on dépêchait le meilleur chirurgien ophtalmologiste français, en l’occurrence le professeur Hermentaire Truc ?
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Et voilà que, s’étant senti quelque peu senti obligé, le professeur accompagné de son fidèle assistant Guerlet embarque pour Saïgon avec les recommandations d’usage de ne se fier à personne sur place.
Si nos deux acolytes sont conscients que ce ne sera pas une balade de santé, ils vont rapidement comprendre qu’ils ne sont pas les bienvenus et que beaucoup de personnes feront tout pour que l’opération chirurgicale n’ait pas lieu ou qu’elle échoue, les enjeux géopolitiques étant trop importants.
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Complots, guet-apens, tentatives d’intimidation, approche de créatures féminines commanditées… La liste s’allonge de jour en jour et le séjour s’éternise sans que l’opération chirurgicale ne se fasse.
À partir des mémoires écrites du professeur Hermentaire Truc, ses deux arrière-petits-fils, Jean-Laurent et Olivier Truc, ont confectionné un bon récit romancé pour lequel ils ont pris quelques libertés, notamment celles de créer des personnages telles que Simala, la danseuse aux dents noires ainsi que des péripéties notamment dans les forêts au nord du Tonlé Sap.
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Avec un découpage fort réussi, l’auteur Éric Stalner a su donner un dynamisme au récit d’un épisode palpitant de la vie du chirurgien ophtalmologiste aux antipodes de son quotidien. Le dessin d’Éric Stalner, toujours plaisant et diablement efficace, immerge le lecteur tantôt dans un univers luxuriant notamment dans les scènes autour du site d’Angkor mais aussi dans les palais clinquants du roi Sisowath, ou encore dans les bas-fonds de Saïgon et dans les fumeries d’opium qui sont légion.
Il faut ajouter une mention particulière au cahier d’une vingtaine de pages qui clôture fort bien l’ouvrage avec une présentation d’Hermentaire Truc agrémentée de photos d’époque, une remise dans le contexte du protectorat Français, du roi Sisowath, etc…
Voilà, à nouveau, un bel album réussi digne de rentrer dans la collection prestigieuse Aire Libre.
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