Magasin général
Tome 3 : Les Hommes
Scénario et dessins : Régis Loisel et Jean-Louis Tripp
Couleurs : François Lapierre
Casterman
Révolution au village
Trois tomes, et rien ne va plus. Les hommes, après un hiver bien lointain, sont revenus au pays, occuper leurs pénates, faire revivre le village, fricoter avec les épouses, éduquer les enfants. Las, cet hiver, il s’en est passé de belles, dans cette petite communauté éloignée de tout, en autarcie : Serge s’est échoué là, et, après un aller-retour à la ville, avait ouvert un restaurant dans le Magasin général de Marie.
Un coq français dans le poulailler privé des hommes, qui cause bien en plus, et bien mis de sa personne ? Impossible à accepter, tabernak, impossible ! Rien ne va plus dans le village, donc. Les hommes veulent remettre de l’ordre, mais ces dames ne l’entendent pas de cette oreille : allez, ouste les braillards, ils n’ont qu’à rester entre eux au charbon. Et l’accès ne sera réouvert qu’à partir du moment où ils feront amende honorable. Quant au curé, pourtant si policé, il pète un peu les plombs lui aussi.
Compte tenu de l’ambiance, un dérapage est si vite arrivé. Mais bon, le proverbe ne dit-il pas qu’« à toute chose malheur est bon ». Serge gagnera sa place au village, mais de quelle manière !!! Loisel et Tripp réussissent un tour de force plein de surprises, et, au contraire des deux premiers volets de la série, impulsent un rythme bien vif à ce troisième opus, dont il convient par ailleurs de souligner les couleurs de François Lapierre, ô combien lumineuses.
Sans oublier la richesse linguistique québécoise, si drôle, qui donne une saveur délicate à l’ensemble. On attend le quatrième avec impatience, d’autant que le scénario ouvre de bien belles perspectives.