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Levée d’écrou, par Didier Daeninckx, Mako (Imbroglio)

Levée d’écrou

Scénario : Didier Daeninckx
Dessins : Mako
Couleurs : Laurence Croix

Imbroglio

Dans l’enfer des malfrats

Quelque part, sur une route de France, trois voyous se promènent en voiture, en direction d’un rendez-vous dont le lecteur apprend bien vite qu’il s’agit d’« un type à effacer ». Ils ont des mines patibulaires, des envies bêtes et méchantes, des propos aussi anodins que presque n’importe quel quidam, mais un objectif dont il n’est pas question de s’éloigner. Épilogue d’une histoire avant même qu’elle ne commence.

En prison, Manu devient un assidu de l’émission de radio « Levée d’écrou », tenue par Crista, qui donne la parole aux taulards. À sa propre levée d’écrou, libéré donc, Manu va rencontrer l’animatrice de radio, une liaison forte naît entre eux. Elle le présente au patron de sa radio militante de banlieue - dont on se dit que l’ambiance ressemble furieusement aux belles heures de Fréquence Paris Plurielle, alors dans le quartier de la Plaine Saint-Denis (aujourd’hui, la radio est installée dans le XVIIIe arrondissement à Paris). Manu propose des services pas chers et sacrément intéressants pour la radio. Il devient presque incontournable, comme on dit, mais qui est-il vraiment ? Tous les ingrédients se mettent en place, et c’est parti pour la scène finale !

Didier Daeninckx et Mako ont déjà notamment produit un Air conditionné pas piqué des vers chez la Nuit myrtide. La présente adaptation par Mako du roman On achève bien les disc-jockeys (paru en 2006 aux éditions La Branche) de Daeninckx est une belle histoire bien sombre : un scénario nerveux, des gueules de marlous dont la tête et l’expression du visage vous font aussitôt regretter de les avoir croisés dans la rue.

Un vrai regret : l’album est truffé de fautes d’orthographe, ce qui gâche un peu sa lecture.

Les éditions Imbroglio, installées dans le Nord et animées par Laurent Hennebelle, proposent plutôt des albums en patois ch’ti. Exception faite du désagrément orthographique, ce 48-pages, « premier album diffusé au niveau national », est une belle réussite.

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Mickael du Gouret
30/12/2007