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La Porte au Ciel - Tome 1 : Première partie, par Makyo, Sicomoro, collection Aire Libre (Dupuis)

La Porte au Ciel

Tome 1 : Première partie

Scénario : Makyo
Dessins et couleurs : Sicomoro

Dupuis, collection Aire Libre

Une histoire envoûtante

La collection Aire Libre a le don de proposer des histoires intimistes qui décoiffent. Voici un nouvel exemple avec La Porte au Ciel de Makyo et Sicomoro. Les auteurs ont déjà réalisé ensemble le triptyque Lumière froide (Glénat). Leur complicité se retrouve au fil des pages : vous découvrirez même la maison du scénariste en première page ! Car, comme pour La Femme accident de Lapière et Grenson, le scénariste a choisi de raconter une histoire envoûtante en l’installant dans une région, ici rurale, qu’il connaît bien.

Anna, Julie et Manu sont inséparables, unies par la même révolte contre leur environnement familial et leur tentative de suicide manquée. Elles décident de fuguer avec 100 euros en poche et se réfugient dans une maison de campagne isolée que connaît bien Manu. Leurs seuls voisins sont Vincent - un paysan simplet maltraité par sa tante - et un vieux peintre, David, qui vit dans le souvenir de sa fille disparue mystérieusement il y a huit ans. Dans la maison, Manu montre à ses copines « la Porte du Ciel » : une porte où elles pourraient entrer en communication avec les morts…

Page après page, la tension monte et le lecteur s’interroge sur le devenir de ces trois mineures. L’album commence comme un fait-divers : il fait d’ailleurs référence à des événements réels comme l’explique l’auteur dans l’édition spéciale enrichie de dessins inédits. Il y a en France 40.000 disparitions d’enfants par an dont quelques centaines ne réapparaissent pas.

Makyo met en place une riche intrigue
en développant plusieurs angles de vue qui devraient trouver leur conclusion dans le second tome. Les dialogues, bien écrits, ouvrent de nombreuses réflexions sur les fugues, les crises d’adolescence, la mort, la vieillesse, la maltraitance… sans oublier une note de fantastique. La mise en image en couleurs directes, signée Sicomoro, est tout simplement somptueuse.

Nous voilà déjà plongés dans l’angoissante attente… de la suite.

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Manuel F. Picaud
26/05/2008