La Foire aux cochons
Tome 3 : Le Vent de l’histoire a tourné
Scénario, dessins et couleurs : Ptiluc
Vent des Savanes, collection L'Écho des Savanes
Un cochon en cache souvent un autre, voire plus
Ptiluc ne s’en prend jamais aux hommes de front, il attaque toujours par la bête qui sommeille en chacun d’eux. Avec cette nouvelle Foire aux cochons, il réinvente l’histoire - pardon, l’Histoire, la grande, la vraie -, révisée et amendée par son groin. Car, et c’est bien connu, « Habemus Porcam ».
Ptiluc met en scène quelques grands (ou importants) porcs de l’Histoire contemporaine, ceux-là même qui, « modestement, façonnèrent la fin du dernier millénaire ». Parmi eux, citons Adolf, reconverti dans lard pictural et « en quête de rédemption », Yozef, « un mélange de fin stratège et de pétomane furieux » (aussi surnommé « fumiste autocrate élu par un tas d’escroqués »), Winston, un rien imbu de lui-même et estimant « n’avoir pas de leçon » à recevoir d’un de Gaulle, « radio-amateur, […], cibiste ayant la prétention de croire avoir changé la face du monde avec son micro et sa petites radio à piles », Jipé II, « représentant et voix de Dieu sur la terre pour tous les chrétiens ébahis », et, à ce titre, « infaillible »…
Bref, une belle brochette de cadors, heu, de sacrés cochons, très impliqués dans l’art, le temps qui passe, le développement durable, la grippe aviaire, le droit de polluer, les dérèglements de la météo, plein de choses du réel contemporain, sans oublier de débattre de la genèse de la démocratie, de la théocratie… Mais il faut se méfier du peuple, n’est-ce pas ?
C’est con, c’est gratuit, c’est du grand n’importe quoi, mais c’est drôle, et il n’y a aucune raison de ne pas en profiter. Pas de prises de tête, pas de grands discours pompeux, mais de belles envolées lyriques, un peu de philosophie quand même, des situations historiques détournées sans la moindre gêne… Que dire de plus ? On en redemande.