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L'Élu, par Frédéric Lenoir, Alexis Chabert, collection L'Écho des Savanes (Vent des Savanes)

L'Élu

Scénario : Frédéric Lenoir
Dessins : Alexis Chabert
Couleurs : Sido

Vent des Savanes, collection L'Écho des Savanes

Le Fabuleux Destin de Georges Bush

Le 4 novembre, c’est sûr, les Américains éliront un nouveau président. À six mois de l’échéance du second mandat de George W. Bush, voici un premier bilan en bande dessinée de huit années de pouvoir du président le plus mal aimé de l’histoire des États-Unis.

L’Élu est le récit graphique sur le « fabuleux destin de George W. Bush ». Frédéric Lenoir et Alexis Chabert, déjà auteurs de la tétralogie La Prophétie des deux mondes, parue chez Albin Michel, brossent un portrait décapant de « sa vie, son œuvre, ce qu’il laisse au monde… » La couverture donne le ton : un George Bush junior auréolé, habillé en croisé, une bible sous le bras et brandissant l’étendard de la liberté et de la démocratie. Le problème, c’est que son ombre réfléchit un diable tenant un trident et une puissante arme automatique…

Certes, vous le savez déjà, le bilan est consternant. Mais justement l’art de cet album est d’en faire une synthèse appuyée sur des faits réels et documentés, sous une forme humoristique et décalée. Ainsi, le récit commence par la rencontre de Dieu et George W. Bush élu par ce premier parce qu’« il est le plus nul » pour accomplir « sa » mission. Il se poursuit par une leçon de sociologie d’extraterrestres qui étudient les conséquences des décisions américaines du 12 septembre 2001 après les attentats de la veille.

Le scénariste ne cache pas s’être inspiré notamment de l’excellent documentaire Fahrenheit 9/11 réalisé par Michael Moore et primé à Cannes en 2004. Le récit est riche, les mots pesés, les citations nombreuses. Il traite autant les événements post-11 septembre 2001 que les influences religieuses et économiques de la politique américaine. Le dessin volontairement caricatural d’Alexis Chabert allège et complète le récitatif et lui donne une autre force. Ce livre irrévérencieux de 93 pages construit comme une fable serait sans doute interdit par le « patriot act » aux États-Unis. Une raison de plus pour courir le découvrir !

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Manuel F. Picaud
07/07/2008