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Ewen - Tome 1 : Alis, par Tiburce Oger, Andreï Arinouchkine, collection Bande dessinée (Daniel Maghen)

Ewen

Tome 1 : Alis

Scénario : Tiburce Oger
Dessins et couleurs : Andreï Arinouchkine

Daniel Maghen, collection Bande dessinée

Une épopée fantastique

Dans un marché apparemment saturé, le galeriste Daniel Maghen a sauté le pas de l’édition d’albums, aboutissement d’une longue carrière dans la bande dessinée comme il l’a rappelé dans son interview pour Auracan.com. Il commence avec deux titres typés : Ewen de Tiburce Oger et Andreï Arinouchkine et les Nuits écorchées de Régis Penet.

En publiant Ewen, l’éditeur-galeriste a sans nul doute misé sur le graphisme étonnant et captivant d’Andreï Arinouchkine. Il a fallu plus de deux ans de travail à l’artiste biélorusse pour réaliser un album minutieux de 54 pages dans un univers d’heroïc-fantasy. L'ouvrage est complété par 32 pages de croquis.

Le récit se fait quête libératrice. Les Slivens vivent paisiblement sur leur île des Terres Bleues lorsque les Norwegs débarquent du Nord pour prendre possession de leurs ports, leurs terres et leurs richesses. On raconte alors qu’Ewen, un guerrier d’exception, beau comme un Dieu, fort comme un Dragon, invulnérable mais sombre, s’est dressé contre l’envahisseur. Malheureusement son armée est défaite. Commence alors une autre voie plus fantastique : se rendre au « saut du dragon » qui doit lui permettre la libération des Slivens. Il s’y rend en compagnie de la belle Alis, une Sliven qui connaît le chemin, Riwall, un poète norweg sauvé en même temps que lui et Budoc, un vieux marin qui protège Alis. La route s’annonce mouvementée…

Cette légende semble écrite sur mesure par Tiburce Oger pour permettre au dessinateur de se donner à cœur joie dans une épopée fantastique – presque onirique – dans un monde froid qui ressemble aux confins nord européens. L’esthétisme est tel que la violence des scènes est assourdie. L’effet est encore accentué par la couleur directe comme couverte par un film blanc. Se plonger dans cet album est comme rêver. Le réalisme très expressif des personnages, leur manichéisme et leur colère se voient ainsi adoucis comme par enchantement.

Et comme dans un rêve, le rythme est lent. Trop peut-être. L’envie reste forte de connaître la suite. Espérons que le lecteur n’aura pas à l’attendre trop longtemps...

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Manuel F. Picaud

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06/08/2008