Alix
Tome 28 : La Cité engloutie
Scénario : Patrick Weber d'après Jacques Martin
Dessins : Ferry
Couleurs : Bruno Wesel
Casterman, collection Jacques Martin
Grosse déception…
À 60 ans, Alix marcherait-il sur les traces de Spirou, son ainé de dix ans ? Le nouvel album – 28ème de la saga – pourrait s’intituler Une Aventure d’Alix vue par Patrick Weber et Ferry. Il marque l'entrée d’un nouveau dessinateur d'Alix au style très personnel. Leur libre interprétation laisse cours à de lourdingues clins d’œil marqués à la série Astérix.
Après leur voyage en Égypte, Alix et Énak se retrouvent en effet à la pointe de la Bretagne. Le dessin en page de titre rappelle curieusement la carte du petit village gaulois imaginé par Uderzo et Goscinny. Les deux compagnons sont partis à la recherche d'une légion perdue. Ils sont confrontés à des Gaulois irréductibles qui utilisent une potion magique non pour gagner des super pouvoirs mais pour affaiblir leurs ennemis…
L'intrigue élaborée par Patrick Weber s'intéresse finalement davantage à l'origine des légendes celtiques et s'avère d'un bon niveau. Elle donne une explication crédible de la longue tradition orale des Celtes. Quant au dessin de Ferry, il s'adapte bien aux personnages rudes que sont les Gaulois mais laisse une impression mitigée sur les héros, qui « sur » jouent parfois, et inégale sur la longueur. La mise en couleurs de qualité de Bruno Wesel ne corrige pas ces défauts déjà visibles sur la couverture...
Au final, cet album risque de s'éloigner encore plus du succès éditorial de Spirou par Dupuis. Peut-être que l’éditeur Casterman devrait-il prendre le parti de réellement différencier les nouveaux épisodes des tomes classiques.
À défaut, le lecteur risque d’être déçu et de s’y perdre.