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Jean-Jacques : d'après le roman de Frédéric Richaud, par Makyo et Frédéric Richaud, Bruno Rocco, collection Histoire & Histoires (Delcourt)

Jean-Jacques

d'après le roman de Frédéric Richaud

Scénario : Makyo et Frédéric Richaud
Dessins : Bruno Rocco
Couleurs : Claudia Chec

Delcourt, collection Histoire & Histoires

Le cadavre du val

Frédéric Richaud possède ce talent certain de ciseler de courts romans revisitant le 18e siècle français. Joliment documentés, jamais didactiques, mais toujours ironiques, ses récits mêlent habilement, de façon assez jouissive avons-le, grande histoire de France et petits faits imaginaires mettant en scène de truculents personnages…

Après la Ménagerie de Versailles, adaptée en BD par Didier Tronchet sous le titre le Peuple des Endormis (Aire Libre, 2006-2007), Richaud a laissé son ami et complice Pierre Makyo s’emparer de son dernier roman Jean-Jacques, paru chez Grasset en avril 2008.

Ce petit roman nous raconte la drôle de vie des frères Chapelet qui vouent une véritable idolâtrie au philosophe Jean-Jacques Rousseau. Drôlissime, Jean-Jacques nous montre ces deux hurluberlus dilapider la fortune familiale pour créer un jardin idéal, s’inscrivant dans les idées préromantiques du grand homme, en vue de l’inviter à découvrir leur domaine… Pas de bol, leur voisin d’Ermenonville, le marquis de Girardin, les devance ! Là où ils ont tout raté, leur voisin a réussi et comble de joie le vieux philosophe qui peut herboriser des heures durant dans son vaste parc…

Après une brève rencontre avec Rousseau – qui y connu une grande frayeur provoquant son rapide décès ! –, les frères Chapelet, à défaut d’avoir la visite du philosophe chez eux, vont s’emparer de sa dépouille afin de l’avoir pour eux seuls ! Nous vous laissons le loisir de découvrir les conséquences de ce rapt peu banal

Pour cette adaptation en bande dessinée, Makyo n’a pas hésité à créer un personnage supplémentaire : un jeune narrateur qui nous entraîne sur les traces des frères Chapelet. En voilà une bonne idée qui permet au scénariste de ne pas tomber dans une adaptation plan-plan, linéaire, dénuée d’intérêt. Il s’agit vraiment là d’une véritable re-création.

Au dessin, Bruno Rocco fait des étincelles
: ses planches mettent en jeu des personnages aux trognes amusantes et illustrent avec fougue toute la drôlerie du récit de Frédéric Richaud. Un album très séduisant, fort drôle donc, et terriblement iconoclaste. Et qui fait un bien fou !

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Brieg F. Haslé
31/10/2009