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Maki - Tome 1 : Un Lémurien en colo , par Fabrice Tarrin (Dupuis)

Maki

Tome 1 : Un Lémurien en colo

Scénario, dessins et couleurs : Fabrice Tarrin

Dupuis

Les jolies colonies de vacances

La chanson de Pierre Perret est revisitée par Fabrice Tarrin. Le jeune auteur reprend son personnage autobiographique du lémurien qu’il a développé dans Spirou et dans la collection Shampooing chez Delcourt dans le Journal intime d’un lémurien dont un T2 intitulé Charlotte Gainsbourg mon amour est en préparation. Maki – c’est son nouveau nom – va, à son corps défendant, devoir partir en colonie en Ardèche. Prémonition de vacances catastrophiques…

Au matin du départ, Maki fait mine d’avoir fugué pour échapper à ces vacances corvées. Mais sa mère adepte de la secte Sokka Gakkai qui s’est saignée pour lui payer la colonie, le retrouve à temps et le met de justesse dans le car. Le voilà parmi des enfants dont une bande de trois jeunes racailles qui font déjà régner une ambiance délétère. Mais il ne sera pas à l’abri des surprises ; sans argent de poche et les certificats obligatoires (oubliés dans le stress du départ), il n’aura pas droit aux prestations de loisirs prévues. Sauf qu’en fait le directeur de la colonie est parti avec l’argent pour se payer des vacances crapuleuses à Monaco. Sauf que l’un des moniteurs craque. Sauf que l’autre finit à l’hosto. Et le dernier s’avère peu scrupuleux. Heureusement il y a Aline, la jolie renarde dont Maki est amoureux…

Cette joyeuse comédie brosse un portrait léger et corrosif, en même temps attentif et bien inspiré sur le monde des colonies de vacances. Avec son style qui ne cesse de progresser, Fabrice Tarrin raconte l’itinéraire d’un jeune homme – pardon un jeune lémurien – en proie à toutes les interrogations métaphysiques de son âge. En utilisant des personnages animaliers particulièrement réussis et expressifs, il donne une certaine distance et en même temps offre à chacun de se replonger dans ses propres souvenirs de jeunesse. La force de cet album est de pouvoir s’adresser à toutes les générations, preuve d’une œuvre aboutie promise à un bel avenir.

Souhaitons longue vie à cette nouvelle série.

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Manuel F. Picaud
16/02/2010