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Souvenirs de la Grande Armée - Tome 3 : voir Vienne ou mourir , par Michel Dufranne, Alexis Alexander, collection Histoire & Histoires (Delcourt)

Souvenirs de la Grande Armée

Tome 3 : voir Vienne ou mourir

Scénario : Michel Dufranne
Dessins : Alexis Alexander
Couleurs : Jean-Paul Fernandez

Delcourt, collection Histoire & Histoires

Justice 40 ans après

Il existe trois façons d’évoquer la guerre – par l’État-major, par les civils à l’arrière ou par les soldats. Souvenirs de la Grande Armée est une série historique adoptant le prisme des hommes de troupe, ces inconnus qui font la gloire des grandes batailles. Le scénariste Michel Dufranne raconte les mémoires d’un soldat belge enrôlé dans les chasseurs de l’Armée napoléonienne. Au travers d’une enquête à suspens, chaque tome assez indépendant évoque une année et une caractéristique de la vie militaire sous Napoléon 1er : le T1, la vie de garnison en 1807, le T2 l’armée d’occupation en Pologne en 1808.

Ce troisième volet toujours dessiné par Alexander s’intéresse aux postes de secours, autrement dit les hôpitaux militaires de campagne. Contrairement aux épisodes précédents, l’histoire est clairement racontée par le protagoniste 40 ans après la bataille sanglante d’Abensberg, à l’aube du Second Empire. Le Belge a enfin retrouvé le chirurgien sous-aide major Delausnay. Blessé sur le champs de bataille, il l’avait rencontré en 1809. Il avait été témoin d’opérations d’amputation et des soins particulièrement cruels, mais aussi des détroussements de cadavres et trois suicides très curieux. Au crépuscule de sa vie, il entend faire justice…

Décidément, cette série continue de donner un éclairage passionnant sur l’époque napoléonienne loin des clichés habituels. Parfaitement documenté, ce nouvel épisode renouvelle l’écriture par l’effet du flash-back. La performance du dessinateur serbe est époustouflante dans sa manière de donner vie aux personnages et aux combats. Les angles choisis laissent du coup peu d’espace aux décors. Autre bémol, les récitatifs écrits dans une petite police peu lisible. Pas d’annexe cette fois-ci mais une préface de Colette Lamarche, directrice du Musée Wellington de Waterloo.

Espérons que les auteurs auront à cœur de poursuivre cette série.

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Manuel F. Picaud

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18/06/2010