Une après-midi d'été
Scénario, dessins et couleurs : Bruno Le Floc'h
Delcourt, collection Mirages
Alors qu'il vient de signer l'élégant visuel de l'affiche de la grande exposition BDZH, 35 ans de bande dessinée en Bretagne qui se tient jusqu'au 13 août à Rennes, Bruno Le Floc'h nous revient avec un album encore plus séduisant que son précédent ouvrage, Trois éclats blancs, qui, rappelons-le, avait valu à l'auteur le très classieux Prix René-Goscinny 2004.
Ne vous fiez pas à l'accroche du sticker apposé par l'éditeur : Une après-midi d'été n'est pas vraiment la suite de Trois éclats blancs. Il s'agit plutôt d'une nouvelle chronique du temps qui passe, peuplée de personnages qui ont parfois bien du mal à vivre ensemble. Après le récit riche en rebondissements humains de la construction d'un phare sur les côtes bretonnes, Bruno Le Floc'h nous fait revivre une terrible page de l'histoire européenne du 20e siècle : la guerre de 14-18 et ses terribles tranchées.
Nonna, de retour de la guerre, replié sur lui-même, fixe ses souvenirs sur de petites statuettes qu'il n'a de cesse de sculpter dans le bois au lieu d'aller pêcher et, surtout, de tenir la promesse qu'il avait autrefois faite, à l'époque des temps heureux, d'épouser la belle Perdrix à son retour...
Avec autant de talents que pour Trois éclats blancs, Bruno Le Floc'h a réussi le tour de force de faire encore mieux. La gageure était de taille, le dessinateur breton la dépasse en nous offrant un album graphiquement superbe, remarquablement construit, et terriblement émouvant. Superbe de sensibilité.