Ange Marie
Scénario : Eric Stalner, Aude Ettori
Dessins et couleurs : Eric Stalner
Dupuis, collection Aire Libre
Ange Marie a fait la guerre. La Grande, celle de 14-18. Il a eu de la chance, il s'en est sorti vivant. Mais les souvenirs le rattrapent, le torturent et l'empêchent de vivre une vie rangée.
Pour calmer ses doutes et ne pas ressentir la sécheresse de son cœur, il vagabonde dans les campagnes françaises. Accompagnés de Louis, il vit de rien et de fatigue.
Et puis vient la rencontre avec Luce, une jeune orpheline, qui voit en lui l'Ange des poilus et surtout celle avec un vieux sculpteur terré dans son château. Ces rencontres vont entraîner Ange Marie dans les profondeurs de son âme, là où il n'ose aller de peur d'y découvrir le bonheur et l'harmonie. L'amour et la pierre pourraient bien être les deux mamelles de sa renaissance au pays des vivants.
Ange Marie est une double histoire d'amour. C'est tout d'abord celle entre lui et cette jeune fille qu'il refuse d'accepter dans son cœur. Et puis c'est celle plus confuse, plus diffuse qu'il partage avec l'art, la matière, la pierre. C'est aussi une quête de la part de cet ancien soldat : ses errances pour trouver le repos, la sculpture pour y percer le secret de la beauté, du souvenir.
Eric Stalner et Audi Ettori, au travers ces personnages pétris de doutes (Ange Marie et Luce bien sûr, mais n'oublions pas son oncle et le vieil ermite), nous raconte la vie de toutes ces personnes inconnues se battant pour recouvrir leur sérénité. Le dessin délicat de Stalner, habillement mis en couleur par lui-même, nous immerge dans un monde poétique où la guerre, malgré ses ravages, ne peut tarir la douceur présente au cœur de l'individu.
Ce récit dressant un portrait sensible de l'après-guerre, se charge au fil des pages d'un réel optimisme sain et libérateur. Un optimisme marquant d'un léger sourire le coin de notre bouche lorsque nous tournons la dernière page de cette aventure bucolique.