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H.H.Holmes - Tome 1 : Englewood, par Henri Fabuel, Fabrice Le Henanff, collection Grafica (Glénat)

H.H.Holmes

Tome 1 : Englewood

Scénario : Henri Fabuel
Dessins et couleurs : Fabrice Le Henanff

Glénat, collection Grafica

Savez-vous qui est le plus grand tueur en série de tous les temps ? Oh, quelques noms viennent à l’esprit d’un coup d’un seul, pas forcément à cause du nombre, mais plutôt par le côté spectaculaire des meurtres : Jack l’éventreur, Francis Heaulme, Patrice Alègre, Landru, etc. Fabuel et Le Henanff se sont donc intéressés à l’un d’entre eux, celui dont les services de police et quelques spécialistes du sujet pensent qu’il s’agit de celui-là, un assassin dont on n’a peut-être pas encore mesuré toute l’ampleur. La façon dont Fabuel en parle laisse planer des zones d’ombre à faire frémir.

Dès les premières cases, on sent que l’on descend dans l’antichambre de l’horreur : « La mort a été immédiate et les mutilations ont été infligées après la mort. Le cœur a été retiré et n’a pas été retrouvé. » Cela se passait en Grande-Bretagne, du temps de Jack l’éventreur justement, sauf que notre serial killer, certes en pleine forme, ne devinait pas pour autant la belle carrière – façon de parler, bien sûr – qui l’attendait de l’autre côté de l’Atlantique. Parce que oui, l’Amérique a exercé son attrait, et voici donc notre serial killer en route vers le continent de tous les possibles.

Il y a déjà l’histoire véridique, assez riche, il est vrai, et le scénario que Fabuel en tire. Notre « héros » est plutôt du genre rapide, méthodique et ingénieux, mais on sent Fabuel bien plus fasciné au mental de son personnage qu’à « s’appesantir » sur la méthodologie de son travail, et les meurtres sont parfois plus suggérés ou devinés que mis en scène. Et il y a la façon dont Le Henanff montre les choses, le support qu’il utilise pour dessiner (du bois aggloméré) et qui crée une ambiance assez particulière. Si l’on précise que les pages sont bourrées de clins d’œil aux maîtres du genre polar, de références à l’histoire des Etats-Unis, les deux compères bretons signent là un joli numéro… Bref, c’est sombre, très sombre, et l’on espère que le tome 2 sera dans la continuité.

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Mickael du Gouret
07/09/2006