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Les Cœurs boudinés - Tome 2 : Trois récits croustillants de femmes (et d’hommes), par Jean-Paul Krassinsky (Dargaud)

Les Cœurs boudinés

Tome 2 : Trois récits croustillants de femmes (et d’hommes)

Scénario et dessins : Jean-Paul Krassinsky
Couleurs : Claire Champion

Dargaud

Jean-Paul Krassinsky avait publié chez Dargaud, en 2005, un premier opus des Cœurs boudinés, dans lequel il nous contait les aventures amoureuses de jeunes filles et femmes, comment dire… un peu fortes –c’est politiquement correct, dit comme ça ?–, qui se terminaient en naufrages impitoyables. Cela laissait dans la bouche un goût doucereux, à mi-chemin entre le drôle et le plus-drôle-du-tout. Bref, mi-figue mi-raisin.

Cette fois, le même revient pour une deuxième session au ton plus léger, plus drôle, tout en ne cédant rien au thème principal : les naufrages amoureux. Ainsi, dans la première des trois histoires, le lecteur commence par suivre les pas de Ricky Duffaux, qui virevolte dans les nuits que l’on soupçonne parisiennes et, à tout le moins, très « hype », quand bien même il estime que certaines sont des « cimetières pour éléphants ». Avec toujours une nouvelle beauté lointaine, le noctambule propose ses textes au Johnny franco-belge, mélange hardiment le français et l’anglais, très « aware », en somme. Jusqu’à ce qu’il tombe sur une perle rare, une fille rondouillarde à croquer, ce qui incitera le canard à scandales Les Potins de LALA à titrer « Ricky n’a plus besoin d’acheter un “Botero”, il en a un dans son salon ». Une « bot’héroïne » à qui le Ricky offre une épaisse robe difforme à capuche intégrée qui ne laisse plus rien voir de la charnelle demoiselle – Krassinsky ose d’ailleurs un parallèle qui mérite le détour page 13…

Bref, en quelques cases, de nombreuses images, odeurs et volumes viennent à l’esprit. Et le reste de l’album est de la même charpente. Un programme de lecture qui vaut son pesant de charme… Oh, une petite précision : il n’est nullement question de misogynie ni de rejet « antigrosse ». Plutôt une mise en perspective du regard de l’autre.

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Mickael du Gouret
27/09/2006