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Je vais rester, par Lewis Trondheim, Hubert Chevillard (Rue de Sèvres)

Je vais rester

Scénario : Lewis Trondheim
Dessins : Hubert Chevillard

Rue de Sèvres

L’art et la manière de faire son deuil

Palavas-les-Flots, station balnéaire du sud-est de la France, s’avère être le terrain de prédilection du couple Maturet pour profiter de vacances estivales. Roland Maturet aime bien organiser leur vie jusqu’au bout des ongles et la semaine de vacances à Palavas ne fait pas exception. Tout est noté sur un petit calepin, de l’heure de départ de Châteauroux à l’heure d’arrivée à Montpellier, en passant par celle du rendez-vous chez la logeuse. Seulement, ça c’est la théorie… et la pratique est tout autre car si l’on pouvait tout programmer, et que tout ce passe sans anicroche, cela relèverait du miracle !

Hélas, un accident tragique va bouleverser l’ordre des choses alors qu’ils ne sont pas encore allés déposer les bagages dans leur location. Voilà que Fabienne se retrouve seule et les vacances n’ont pas vraiment commencé ! Que va-t-elle faire dans cette ville ? Retourner à la case départ, poursuivre les vacances si attendues ? C’est finalement la dernière solution qui sera retenue mais dans quel but ?La stupeur passée, le refus d’un changement radical dans sa vie qui semblait si bien réglée avec Roland va-t-il pourtant permettre à Fabienne une découverte de l’inconnu ?

L’auteur complet Lewis Trondheim se consacre ici à un scénario pour le moins surprenant traitant le deuil quand il fait l’objet d’un déni. Show must go on, comme si aucun événement n’était venu troubler cette semaine de congé, le scénario va se dérouler au rythme du calepin de Roland, mais sans Roland. Le tour de force du scénariste aura été, tout au long de ces 120 pages, d’entraîner de belle manière le lecteur à suivre les errances de Fabienne dans ses rencontres. Beaucoup de tendresse, d’émotions, voilà une belle tranche de « vie » racontée par ce toujours surprenant Lewis Trondheim.

Il est remarquablement accompagné par un Hubert Chevillard bien en verve, qui dévoile un dessin efficace, montrant un Palavas qu’il semble bien connaître - les connaisseurs du coin ne s’y tromperont pas ! On ajoutera les couleurs chaudes et saturées de l’été et celles des nuits étoilées qui rendent cette histoire encore un peu plus réelle.

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Bernard Launois

Du même scénariste :

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18/05/2018