
Souvenirs de la Grande Armée
Tome 1 : 1807 - Il faut venger Austerlitz
Scénario : Michel Dufranne
Dessins : Alexis Alexander
Couleurs : J.P. Fermandez
Delcourt, collection Conquistador
À peine après avoir battu les Russes et les Autrichiens à Austerlitz le 2 décembre 1805, la Grande Armée napoléonienne démarre la campagne de Pologne contre les Prussiens et les Russes. Le Brigadier Godart, dit « le Belge », sous-officier du régiment du 2ème chasseur à cheval raconte les « mémoires d’un soldat de Napoléon » au cœur de la Pologne au début de 1807. En plein hiver, la Grande Armée se dirige vers l’empire russe et doit affronter les redoutables cosaques… Les troupes sont nerveuses. Les rivalités entre les hommes et les corps d’armes aiguës. États d’âmes et rumeurs vont bon train… Et dans cet environnement rude, un cheval, Austerlitz, est retrouvé mort ; un officier, le sous-lieutenant Beaumont, semble avoir déserté. Godart est chargé de mener l’enquête tout en affrontant l’ennemi…
Delcourt cherche à élargir son fonds de commerce. Voici donc une nouvelle série historique très réussie sur les années napoléoniennes. Cette série, annoncée en au moins trois tomes, traite de l'époque du Premier Empire. Son premier tome, Il faut venger Austerlitz, évoque pour le public l’une des batailles les plus populaires pour les Français, mais il commence quelques années après, il y a tout juste 200 ans, avec l'évocation de la campagne de Pologne et la bataille d'Eylau. Le deuxième tome est déjà prévu pour se dérouler en Pologne (à paraître en 2008) et le troisième se consacrera à la reprise des batailles (en 2009). Cette période n'est pas la plus traitée par les autres classiques du genre tels Les Fils de l'Aigle de Vaxelaire et Michel Faure, Shandy de Matz et Dominique Bertail ou le vétéran du genre, Arno de Jacques Martin et André Juillard.
Cette bande dessinée n'est pas à proprement parler le récit chronologique de cette période historique. Le parti pris est de témoigner au travers d'un corps de cavalerie, de ses intrigues, de la psychologie des personnages, de leurs points de vue. Le scénario de Michel Dufranne n'est pas très simple, mais il est bien construit et se dénoue dans le tome. Les dessins d'Alexis Alexander font un peu penser à Michel Faure (Les Fils de l'Aigle), un poil plus précis et travaillé. Le style est fouillé et les personnages bien analysés. C'est assurément une série très réussie qui ravira les fanas du genre.