Auracan » chroniques » Les filles des marins perdus
Les filles des marins perdus, par Teresa Radice, Stefano Turconi, collection Treize étrange (Glénat)

Les filles des marins perdus

Scénario : Teresa Radice
Dessins : Stefano Turconi

Glénat, collection Treize étrange

Le travail de Tane

Qui dit ville de marins, dit ville de filles de petite vertu et le port de Plymouth ne déroge pas à la règle. Depuis le décès de la mère maquerelle, les prostituées du Pillar s’efforcent de maintenir l’esprit familial de l’établissement, dans le respect de chacune et chacun.

Un soir, Tane le Maori, colosse manchot, débarque dans la pension du Pillar à la recherche d’un travail qui lui permettra de se refaire afin de pouvoir rentrer chez lui après une épopée maritime qui s’est mal terminée alors qu’il accompagnait une expédition scientifique. Il s’avère que cette pension ne ressemble à aucune autre et il ne va pas tarder à se réaliser en servant de vigile mais aussi de confident et de raconteur de récits auprès des pensionnaires qui vont très vite l’adopter.

Voilà que le duo, Teresa Radice au scénario et Stefano Turconi au dessin, replonge pour un fort beau récit se déroulant principalement dans le port de Plymouth avec une histoire dérivée de l’excellent Port des marins perdus paru en 2016 et où l’on avait pu déjà croiser les prostituées du Pillar.

Un récit fluide, des personnages attachants avec un focus sur les conditions de vie du début du 19ème siècle dans une perfide Albion puritaine en apparence et remplie de préjugés, forment les ingrédients d’un très bon album. Si le crayonné ultra poussé du Port des marins perdus avait marqué par son originalité, le dessin fouillé du nouvel opus, bien mis en couleurs, se prête remarquablement au récit.

On regrettera peut-être le format de l’album qui aurait, assurément, gagné en lisibilité s’il avait été moins modeste, mais ne gâchons pas le plaisir de suivre cette aventure romantique.

Partager sur FacebookPartager
Bernard Launois

Dans la même série :

Le port des marins perdus, par Teresa Radice, Stefano Turconi
14/09/2020