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Construire un feu : d'après Jack London, par Chabouté, collection Equinoxe (Vents d'Ouest)

Construire un feu

d'après Jack London

Scénario, dessins et couleurs : Chabouté

Vents d'Ouest, collection Equinoxe

Quand Chabouté adapte London…

Longues pages sans texte, cases tantôt resserrées tantôt plus larges. Quand le découpage permet de traduire en quelques traits et couleurs, plus ou moins denses, la beauté et l’immensité du Grand Nord canadien. Les petites cases se ferment ou s’ouvrent aussi pour faire sentir le futur et l’espace incertains, traduisent la distance, l’effort, la souffrance, le froid, le doute, aussi, de l’homme qui marche seul dans la neige avec son chien, en direction d’un camp où l’attendent d’autres hommes à la fin du jour…

Et le texte se glisse presque par hasard pour dire les pensées de l’homme. Qu’aurait donc dit Jack London de ces planches-adaptation de sa nouvelle éponyme ? Le dessinateur livre ici un travail bien différent de son Henri Désiré Landru. Il se fait avare de mots, de traits, de couleurs, proposant un travail sobre, dépouillé. Le personnage principal n’est plus ici l’homme, qui prend le risque de marcher seul, mais l’élément naturel, en lutte contre tout agresseur, qui l’étreint douloureusement. Lui laissera-t-il construire un feu pour se réchauffer, s’offrir un répit, espérer ? L’homme survivra-t-il à cet enfer blanc dont la température descend en dessous de 60 °C ?

Une belle adaptation qui raconte la vie des hommes au temps de la fièvre de l’or dans le Klondike.

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Michel Nicolas

Article initialement paru dans « La Lettre de Dargaud » n°97, septembre-octobre 2007.

13/09/2007