Une aventure de Spirou et Fantasio par...
Tome 3 : Le Tombeau des Champignac
Scénario : Yann et Fabrice Tarrin
Dessins : Fabrice Tarrin
Couleurs : Yuko, Fred Neidhardt et Fabrice Tarrin
Dupuis
Un succédané ressuscité ?
Après Les Géants pétrifiés où Yoann et Fabien Vehlmann s’amusaient avec talent à faire du neuf avec du vieux, après Les Marais du Temps où Frank Le Gall rendait un hommage très - trop ? - appuyé à des personnages et des auteurs qu’il affectionne tout particulièrement, voici déjà le troisième tome de la série de one-shot Une aventure de Spirou et Fantasio par…
Fort différent des deux premiers opus de cette série parallèle revisitant les années de gloire du héros le plus célèbre de Marcinelle, mais - disons-le tout de go - aussi réussi, ce troisième tome est signé par deux passionnés de l’œuvre de l’immense Franquin : Yann et Fabrice Tarrin.
Et, forcément, cela se sent, cela se voit. Nul doute que les auteurs ont ici cherché à faire aussi bien que celui qu’ils considèrent comme l’un de leur maître. En ressort un album réussi, au scénario aussi original que le graphisme est excellent ; mais s’en ressent aussi un léger goût de déjà-vu et de pas assez lu…
Parce que ce cher Comte de Champignac a découvert dans les caves de son château une mystérieuse crypte où réside une drôle de créature ; parce que la jeune et jolie Seccotine a besoin du plus fou des scientifiques pour l’aider à retrouver une princesse disparue dans les montagnes glacées du Népal ; parce que Fantasio et Spirou ne peuvent rien refuser à leur vieil ami Pacôme lorsqu’il leur passe un coup de téléphone ; parce que Spip ne veut décidément pas vivre d’aventures dangereuses et que le vieux château de Champignac n’est plus qu’un tas de pierre… tous les protagonistes de la grande époque de la série sont ici réunis pour une aventure digne des épisodes créés avant 1967. Car, en effet, Yann et Tarrin font table rase de tout ce qui a pu se passer dans la série avant le mythique QRN sur Bretzelburg, paru en 1966 !
Ce Tombeau de Champignac est aussi déroutant qu’intriguant. À la riche histoire de Yann, forte de rebondissements et de bonnes idées, vient s’adjoindre un graphisme franchement bluffant par la maîtrise dont fait preuve Fabrice Tarrin.
Et au final, on se pose la question suivante : peut-être qu’il aurait fallu confier à ces deux-là la série principale ? Nous aurions été moins surpris par cet album indépendant qui ne mériterait pas de rester orphelin… Car au moins ici, nous ne sommes pas face à un univers en totale déliquescence.