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Croisade - Tome 1 : Simoun Dja, par Jean Dufaux, Philippe Xavier (Le Lombard)

Croisade

Tome 1 : Simoun Dja

Scénario : Jean Dufaux
Dessins : Philippe Xavier
Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud

Le Lombard

La nouvelle fresque de Jean Dufaux

Coïncidence des calendriers, trois albums évoquent l’affrontement des Chrétiens et des Musulmans : les derniers tomes de Vasco de Frédéric Toublanc et Gilles Chaillet et des Aigles décapitées de Michel Pierret et puis Croisade, la nouvelle trilogie de Jean Dufaux et Philippe Xavier. À croire qu’en ces temps troublés de choc de civilisations, les auteurs se replongent dans le passé pour essayer d’en comprendre les ressorts.

De fait, malgré les deux pages de préambule sur les croisades, cet album, un brin fantastique, ne s’attache pas à narrer un fait historique précis, modifiant d’ailleurs les noms de Jérusalem (Hiérus Halem), du Christ (X3), de Mahomet (Mamudi) ou du Sultan Aladin (Ab’dul Razim).

Vers la fin du XIIe siècle, en Terre-sainte, 15.000 croisés réunis autour d’un chef usé Grégoire d’Arcos et excités par le bouillonnant et orgueilleux Robert, duc de Tarente, s’apprêtent à affronter les troupes d’Ab’dul Razim pour reprendre le contrôle de Hiérus Halem. La voix de la prudence de Gaulthier, gendre de Grégoire, ne pèse rien dans la décision. Il y aurait bien sa belle sœur Syria d’Arcos de son côté mais c’est affaire d’homme ! Même son épouse Eléonore le lâche. Face à un ennemi survolté, et de surcroît aidé par des forces occultes, le massacre apparaît inéluctable…

Jean Dufaux offre plusieurs niveaux de lecture. Au premier regard, son intrigue apparaît classique, mêlant jeux de pouvoirs, grandes ambitions et beaux sentiments. Mais en s’y plongeant davantage, le lecteur s’interroge au moins sur le sens vain des guerres au nom de Dieu. Le récit est particulièrement mis en valeur par le dessinateur Philippe Xavier qui s’éclate littéralement, offrant une vision tant chevaleresque que fantastique, tant réaliste que de contes des mille et une nuits. La bataille qui s’ouvre sur quatre planches juxtaposées vaut à elle seule le détour. Cette atmosphère à la fois magique et mystérieuse est aussi l’œuvre du remarquable coloriste qu’est Jean-Jacques Chagnaud.

Un album décoiffant !

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Manuel F. Picaud

Du même scénariste :

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04/02/2008