La Liste 66

Tome 3 : Kansas

Scénario et dessins : Éric Stalner
Couleurs : Jean-Jacques Chagnaud

Dargaud

Inondations au Kansas

En pleine guerre froide, aux premières heures de la présidence de John F. Kennedy, en 1961, Alex Poliac se réveille brusquement à Chicago. Sa femme vient de décéder dans un violent accident de la route. Un mystérieux clown élimine minutieusement les agents dormants du KGB résidant sur la fameuse Route 66 qui traverse les États-Unis de l’Illinois à la Californie. Alex, qui connaît la liste par cœur, a décidé de se rendre à Los Angeles pour rejoindre Sacha, le chef du réseau auquel il appartient. Prenant son fils sous le bras, il se lance dans une course contre la montre, tentant en chemin de prévenir les autres agents. Or, non seulement il est pris en chasse par des agents du FBI qui le soupçonnent d’être un communiste, mais aussi par le tueur à la solde des nouveaux dirigeants du Kremlin agacé de le croiser sur sa route.

La poursuite haletante et palpitante entre au Kansas, un État totalement inondé, ce qui offre à l’auteur l’occasion de peindre une nature tourmentée comme il l’aime. Le clown s’est réfugié avec son complice allemand Jürgen Prochak dans la maison abandonnée de sa prochaine victime, l’avocat Carl Menson. Ce dernier a réussi à s’échapper grâce à Alex Poliac, qui change à nouveau de look. Pendant ce temps, rebondissement au FBI : Laura Kensington, du bureau de Chicago, accusée d’intelligence avec le KGB, est arrêtée par son coéquipier de Washington, John Gardner…

Une nouvelle fois, Éric Stalner surprend par une intrigue bien construite et riche d’inattendus. L’histoire est toujours l’occasion de raconter les États-Unis en cette période cruciale de la Guerre froide, de traduire le contexte du mandat du plus mythique des présidents américains, d’analyser les luttes internes de pouvoirs dans les services secrets et d’évaluer les ressorts des différents acteurs. L’épisode est magnifiquement mis en images par un crayonné appuyé, non encré, qui renforce la finesse du trait de l’artiste. Le tout est servi par de très belles couleurs réalisées par Jean-Jacques Chagnaud.

En clair, pas de raison de se lasser de cette balade. Ça tombe bien, il reste cinq États à traverser !